La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute (Confucius)

Gloire

Autrement dit, c’est de réussir à se remettre debout, après bien des revers… C’est dur à supporter une chute, au sens propre, quand on tombe par terre et qu’on se remet debout, mais lorsqu’on arrive à se relever, c’est moins grave ; c’est comme au sens métaphorique, on tombe très bas, à la suite d’un échec, de la perte d’un être cher ou de son poste de travail et qu’on arrive à se remettre d’aplomb.

La plus grande fierté pour celui qui tombe est de se relever à chaque chute. Se relever, c’est se remettre à vivre comme par le passé en faisant l’effort d’oublier ce qu’on a subi comme épreuve difficile, par exemple en perdant un être cher, et une perte cruelle fait durement souffrir pendant longtemps car on a l’impression que tout est fini ; « un seul être vous manque et tout est dépeuplé »,vers d’un poème célèbre qui en dit long sur les souffrances endurées par le poète ou quelqu’un d’autre en perdant un proche. Une faillite n’est pas également facile à supporter pour celui à qui ça arrive. Un commerce qui a été florissant et qui permet d’en tirer les plus gros profits et qui soudainement fait faillite ou subit des dégâts considérables à cause d’un incendie due à une défaillance. On raconte aussi qu’un tel a perdu son poste de travail qui rapportait gros à son titulaire de gros avantages acquis, mais malhonnêtement. Un jour, il se fait attraper et c’est la révocation qui le condamnera à sa perte définitive et dont il ne relèvera jamais. Il y a sûrement d’autres cas mais ce qui compte dans la vie, c’est de ne pas se laisser aller au désespoir, à la dépression qui conduisent aux maladies graves. L’homme courageux c’est celui qui à force d’idées, finit par se relever car tant qu’il y a de l’énergie, il y a de l’espoir.

La plus grande gloire est de se relever
Les cas qui permettent d’illustrer la situation sont nombreux. Prenons le plus simple, celui qui a vécu dans un bidonville de la banlieue d’Alger. C’est un jeune plein d’énergie, d’espoir, et surtout d’idées, il a en charge toute une famille, ses parents, ses frères et sœurs en bas âge. Un autre, s’il est nerveux et désespéré, serait tenté d’abandonner tout le monde et de partir à l’aventure n’importe où, comme beaucoup l’ont fait. Mais ce jeune garçon est un modèle, et très jeune il s’est comporté en responsable de famille conscient de ses devoirs. Son niveau : certificat d’études, ne lui permettait pas de prétendre à une place dans l’administration et il n’avait aucun piston, mais il avait la certitude de pouvoir se relever un jour. Il arrivait du bled, avec ses parents, ses frères et sœurs plus jeunes que lui et la seule solution pour lui était d’habiter dans un bidonville ; il ne pouvait jamais dormir sans que ses longues jambes n’apparaissent dehors. Et pour gagner son pain et celui des siens, il s’était fait embaucher comme receveur d’autobus, des années durant, il vivait du salaire de receveur avec tous les problèmes que cela posait, et il allait aux cours du soir de comptabilité, il se souvient de ses capacités en calcul qui émerveillaient son maître d’école et son intelligence.
Il poursuivait ses cours qui allaient être des plus fructueux tout en travaillant comme receveur. Un jour, il passa le premier examen de comptabilité, le CAP, il l’obtint facilement et ce fut un encouragement pour les autres titres, CMTC, puis plus tard, CED ; désormais les choses se clarifient. Avec ces diplômes, il obtint un poste important dans un organisme de l’état, on est à la fin des années soixante. Notre jeune commence à travailler et réussit avec brio à s’imposer, il perçoit un bon salaire, obtient un appartement. Il y installe sa famille qui aspirait à une meilleure vie, enfin son rêve s’est réalisé. Le jeune toujours responsable de famille travaille sérieusement, sans oublier celle qui a fait son bonheur, la comptabilité. Il poursuivit ses études jusqu’à l’obtention du baccalauréat option comptable qui a nécessité d’autres études qu’il poursuivit jusqu’à l’obtention du diplôme d’expert comptable, avec succès. En une douzaine d’années, il avait tout décroché et il occupe un poste de responsable financier d’un grand organisme de l’état. Il avait sous sa responsabilité des gens de son bled diplômé bien avant lui et ayant chacun son poste de travail et quand ils ont su de qui ils dépendaient pour leur paiement, ils étaient tombés presque malades parce qu’ils l’avaient connu comme receveur et le regardaient de haut. Mais les temps ont changé pour l’ancien receveur d’autobus qui a fini par honorer sa famille, par se relever avec gloire, il a tout obtenu au mérite et personne ne l’avait aidé. D’autres sont restés toute leur vie comme receveur d’autobus, ils n’ont pas d’ambition, peut-être aussi et surtout pas de volonté. Ce jeune homme qui a réussi à surmonter toutes les difficultés pour finir parmi les premiers dans la hiérarchie sociale et professionnelle va servir de modèle à l’avenir pour ceux qui veulent à leur tour se hisser au mérite parmi les meilleurs uniquement en travaillant ; nous croyons tous que c’est là le meilleur exemple à imiter.

Faire l’effort de se relever à force de résignation, après une catastrophe ou une perte cruelle
Ce fut le cas d’un marchand de tissus qui a subi un coup dur par sa faute. Il avait oublié une bougie allumée sur le comptoir de son magasin de tissus, le soir après avoir fini sa comptabilité en guise de bilan, il alla vite se reposer, il était fatigué par les calculs et une longue journée de travail, il partit coucher pour repartir sur un marché tôt le matin et dans la précipitation, il oublia la bougie qui allait ravager son magasin. Elle mit d’abord le comptoir en feu, et comme c’était du bois sec en chêne, le feu avança très vite et s’attaqua aux étagères sur lesquels étaient posées les pièces de tissus, il y eut soudainement un grand feu, pendant que le marchand dormait profondément, peut-être même en faisant des rêves, mais pauvre de lui lorsque les flammes montèrent jusqu’à la charpente en bois sous le feu des tissus qui brûlaient comme l’essence et le bruit était tel que tout le voisinage fut réveillé en sursaut, y compris le propriétaire qui voyant son local et la marchandise réduits en cendre, se mit à pleurer comme un petit enfant. Entendre un enfant pleurer, c’est courant, mais voir un homme d’un certain âge dans le même état, c’est émouvant et cela reste comme le plus triste des souvenirs. Le marchand de tissus a subi un coup si dur qu’il aura du mal à se relever. Il maudit la bougie et à longueur de journée il se demande si ce malheur lui serait arrivé avec une lampe à pétrole ou à huile, l’histoire remonte à une époque où il n’y avait pas d’électricité. Le marchand a repris son métier de vendeur de tissus, après des années de maladie, jusqu’à la vieillesse, mais il a changé de technique, plus de magasin ; il achète juste de quoi vendre dans les marchés où il se rend à dos de mulet. Il a fini par se résigner pensant que la faute lui incombe il n’aurait pas dû laisser une bougie allumée alors qu’autour d’elle, il n’y avait que de la matière inflammable : bois sec et tissus.

Se relever permet d’avancer, d’apprendre, des fois de s’adapter
Lorsqu’on est au niveau zéro de la connaissance et qu’on n’a rien pour vivre, il est encore plus difficile de se relever. Cela veut dire qu’on n’a jamais connu la fortune et qu’on n’a pas appris à gagner sa vie et qu’on n’a aucun métier. Ce qu’a vécu un jeune homme qui, malgré la pauvreté, a eu l’intelligence d’aller demander conseil à un grand sage. Cette histoire n’est pas un conte, elle est réellement vécue telle qu’elle est racontée. Et notre sage lui répond lorsqu’il a fini de lui raconter. «Tu n’as rien, tu ne sais rien faire et tu n’as aucune idée pour te sortir de cette oisiveté. Tiens, il m’est venu quelque chose d’intéressant pour toi. Fais du commerce. Vends ce qu’il y a de plus simple pour commencer : des boîtes d’allumettes, des bougies, des boutons, les épingles de toutes sortes ; bref, toutes les catégories d’objets faciles à avoir et à transporter. Dès, le lendemain, Il s’est mis à faire ce genre de commerce et ça a très bien marché. Plus tard, notre jeune a diversifié les articles en allant à dos d’âne. Et tout marche comme sur des roulettes, les bonnes idées viennent d’elles – mêmes. Notre commerçant a trouvé sa vocation, il a ouvert un local sur une voie passante et le commerce a été des plus florissants. Au bout de quelques années, il retourna chez son sage conseiller, il lui annonça que son idée a fait de lui un homme heureux et qu’il envisageait de développer son commerce. Je suis très content d’avoir servi de guide pour toi lui répond le bon vieux sage qui a prodigué divers conseils à tous qui étaient en difficulté. Toute sa vie, il l’a passée à faire du bien pour les autres. En tous les cas, c’est grâce à lui que ce jeune a pu se relever après être tombé à terre.
Boumediene Abed