Puissance diplomatique en Afrique

La place naturelle de l’Algérie

L’Algérie reprend rapidement sa place sur la scène africaine dans une démarche stratégique engagée par le Président Abdelmadjid Tebboune depuis son élection à la tête du pays.

Cette démarche vise à replacer l’Algérie comme puissance diplomatique dans le continent, à travers particulièrement son rôle dynamique au sein de l’Union africaine (UA). La présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum à la cérémonie de prestation de serment du Président nigérien élu, Mohamed Bazoum, est une preuve de cette vocation africaine retrouvée. On sait que l’Algérie a vite réagi à la tentative du coup d’Etat intervenue dans la nuit de mardi à mercredi au Niger, qu’elle a condamné fermement appelant au strict respect de la légitimité et de l’ordre constitutionnel. Abdelaziz Djerad a remis, vendredi à Niamey, un message manuscrit du Président Tebboune, au Président nigérien Mohamed Bazoum.
Au début du mois dernier, lors de son entrevue avec des responsables de médias nationaux, le Président Tebboune a fait remarquer que l’Algérie retrouve sa place dans le continent africain, soulignant le prestige dont jouit notre pays auprès de ses partenaires africains. L’Algérie est une puissance régionale, une puissance dans le continent africain et joue un rôle de premier plan dans la résolution des crises en Libye, au Mali, et au Niger. Par le passé, la politique étrangère de l’Algérie n’a pas mis à profit, au plan politique et dans ses relations économiques, son prestige auprès des pays africains. Maintenant, l’Algérie regarde vers l’Afrique. Les tournées de notre ministre des Affaires étrangères dans les pays africains confirment les paroles du Président Tebboune. Dans le contexte actuel, les efforts de l’Algérie visent à aider les pays en conflits à régler pacifiquement leurs différents.
Le mois dernier, dans son allocution lors de la réunion, en visioconférence, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA au niveau des chefs d’Etats et de gouvernements, le Président Tebboune, a appelé à la coordination des efforts africains en vue de cristalliser une solution durable au conflit au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. La crise en Libye et la situation instable au Mali, sur fond d’actions terroristes dans la région du Sahel, ont été parmi les priorités de l’action diplomatique de l’Algérie en Afrique. L’Algérie est avantagée dans sa démarche, par les liens d’amitié, de fraternité et de solidarité qu’elle a tissés avec les pays africains durant la longue lutte pour la décolonisation du continent. La contribution de l’Algérie à la lutte anti-impérialiste des peuples africains pour la décolonisation de leurs pays, a valu à sa capitale, Alger, le titre de «Mecque des révolutionnaires».
Aujourd’hui, les visites de notre ministre des Affaires étrangères dans les pays africains sont une preuve du dynamisme que la diplomatie algérienne veut entretenir en Afrique. Par ailleurs, avec la Tunisie, tout baigne. Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, en visite officielle jeudi en Tunisie, était porteur d’un message oral du Président Tebboune au Président tunisien, Kaïs Saïed. Une séance de travail entre Sabri Boukadoum et son homologue tunisien Othman Jerandi a eu lieu, jeudi, au siège du ministère tunisien, en présence des délégations des deux pays pour examiner les moyens d’impulser les relations stratégiques et exceptionnelles entre les deux pays frères et les préparatifs des prochaines échéances bilatérales.
A cette occasion, les deux ministres ont souligné la nécessité d’intensifier les concertations et les visites entre les dirigeants des deux pays en vue de promouvoir la coopération bilatérale dans tous les domaines, dans l’objectif de réaliser les aspirations et les intérêts des deux pays frères. Ils ont évoqué un nombre de questions régionales et internationales d’intérêt commun, en particulier le dossier libyen. Dans ce contexte, les deux ministres ont mis l’accent sur l’importance de soutenir la nouvelle autorité exécutive libyenne dans le but de faire réussir le processus politique, en prévision des prochaines élections, et de préserver l’unité et l’immunité de ce pays frère. Ainsi, A l’issue de cette rencontre Sabri Boukadoum a affirmé, qu’il existait un consensus algéro-tunisien sur la coordination des positions autour des différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun.
Lakhdar A.