Prêt pour le lancement d’un projet intégré

Pêche et ressources halieutiques

La journée de ce dernier samedi, a permis aux patrons pêcheurs et autres investisseurs de passer en revue des questions relatives à la pêche et les ressources halieutiques sous leurs différentes formes. C’était dans ce cadre que s’était tenue à Annaba une rencontre présidée par Sid Ahmed Zerrouki ministre de la Pêche et des ressources halieutiques.

Elle a réuni beaucoup de monde du secteur autour de la question du péril auquel est confrontée la petite pêche qualifiée par de nombreux participants à cette rencontre des côtes de l’Est du pays ont, sous la présidence du ministre, pris part aux travaux d’un atelier régional pour le développement et la promotion de la pêche en haute mer des directeurs, directeurs et présidents des Chambres de la pêche, ainsi que les gens de la mer des cinq wilayas, Annaba, Skikda, Jijel, Béjaïa et El-Tarf. Cet atelier est destiné à doter le secteur de moyens adaptés à l’élaboration d’un projet intégré apte, dès son élaboration, à être mis en application. Ce qui a permis au ministre de débattre avec les professionnels et autres porteurs de projets des nouveaux mécanismes et facilitations proposés par le MPPH. Ainsi, il a été question d’encourager et de développer leurs projets conformément au Plan d’action du secteur du présent quinquennat (2020-2024).
La construction navale, les infrastructures de base pour le secteur. D’autres questions relatives à la dynamisation des activités halieutiques ont été passées en revue. Elles ne diffèrent pas des précédentes où il a été question de stratégie intégrée, diversification des produits halieutiques, préservation de la ressource pour des générations futures. Le ministre a abordé la question de stratégie intégrée à même de permettre de répondre à la demande nationale par une diversification des produits halieutiques et de veiller en même temps à préserver la ressource pour les générations futures. Ce qui lui a imposé de dire : «Exploitons les moyens dont nous disposons avec les professionnels qui ont de l’expérience dans la pêche au large avant de passer à la formation d’équipages capables de séjourner durant plusieurs semaines en haute mer». Le ministre a été attentif aux préoccupations de plusieurs participants en insistant sur les préoccupations des professionnels et sur l’évaluation du plan de soutien à la relance économique du secteur.
Il devait se référer aux décisions prises le mois de janvier dernier, pour le recensement des intentions d’investissements dans le domaine de la pêche hauturière et l’enregistrement sur une plate-forme numérique créée à cet effet, des informations concernant ces opérateurs. Il s’agissait de déterminer les besoins et orienter les investisseurs. Opération qui est toujours ouverte pour d’éventuels nouveaux investisseurs. Dans l’après-midi, et en marge de cette rencontre, le ministre a effectué une visite d’inspection sur un bateau spécialisé dans la pêche en haute mer, et ce, au port de Annaba, avant d’écouter un exposé sur le nouveau plan d’amarrage et d’équipement de cette infrastructure portuaire en quais flottants. Il s’est rendu par la suite à l’unité Seybouse pour la construction navale de la marine nationale. Le ministre a révélé que des rencontres similaires sont prévues dans les prochaines semaines à Tlemcen pour la région Ouest et Tipasa pour celle du Centre du pays.
Selon le ministre, ces rencontres régionales préparatrices de celle de niveau national sont programmées pour se dérouler au lendemain du Ramadhan prochain. Celle-ci d’envergure nationale se tiendra après le Ramadhan. En aparté, nombre de patrons de pêche ont révélé une surexploitation destructrice par des opérateurs étrangers. Ces mêmes sources avancent le chiffre d’environ 100.000 personnes pratiquant la petite pêche dans le pays et la plupart des ressources qu’ils ciblent, également des chalutiers semi-industriels étrangers, Actuellement, la petite pêche traditionnelle contribue de façon substantielle à la sécurité alimentaire du pays. Lors de cette rencontre de Annaba sur la pêche et les ressources halieutiques et la pêche en haute mer, l’on est revenu à maintes reprises sur des questions en relation avec ces questions. La réalité du secteur de la pêche et des productions halieutiques s’appréhende de plusieurs manières.
Dans les propos du représentant du Gouvernement, il y avait comme un bilan à établir en termes de déficit à combler car affectant les performances. Les déficits sont liés à une insuffisance des chantiers de réparation des bateaux de pêche, une insuffisance de ceux en mesure de faire la grande pêche (la pêche au large ou la pêche hauturière selon les appellations), que l’on qualifie ainsi quand il s’agit de s’éloigner à plus de 20 miles de la côte. De même, une distribution inégale de ces chantiers sur le littoral national, la vétusté des flottilles qui crée un besoin important en matière de réhabilitation des navires de pêche et, enfin, l’inexistence d’une industrie navale, proprement dite, qui autonomise l’activité, au niveau endogène, en matière de construction et de réparation des grands navires de pêche, toutes branches confondues, représente 70% de la production de poissons.
D’où la nécessité de développer la pêche au large pour aller chercher le poisson (espadons, thonidés, et autres espèces migratoires), là où il se trouve dans les espaces de pêche internationaux, sur les côtes des pays partenaires, dans les océans. Pour l’heure, les artisans pêcheurs, en général vivent des conditions de travail pénibles, parfois précaires, qui exposent certains d’entre eux à la marginalité et à des conditions de vie parfois extrêmes. Mais il semble que le ministère de la Pêche, qui fait un retour sur la scène depuis 2020, après cinq années d’absence, ce soit penché sur ces réalités et œuvre à y remédier à travers des approches qui associent d’autres secteurs, notamment la sécurité sociale, la formation professionnelle, etc. Cette recherche d’équilibre est un signe de lucidité salvatrice tant il est vrai que sans cette population qui donne toute sa vie à l’activité, il n’y aurait pas de pêche ni un avenir pour la pêche en Algérie. En effet, en œuvrant à renflouer socialement et professionnellement les gens de la mer, on sauve l’ensemble du secteur.
A. Djabali