Bacha pointe «l’absence d’une vision stratégique»

Importation de véhicules neufs et relance industrielle

«Nous avons déjà entamé la modification du décret relatif aux concessionnaires, et le travail est presque achevé. Il sera bientôt publié», a fait savoir, jeudi dernier, le ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha, assurant que le nouveau texte permettra de libérer progressivement le marché de véhicules, en stagnation depuis plusieurs mois.

Intervenant devant les membres du Conseil national, le ministre a affirmé que le nouveau cahier des charges régissant l’activité des concessionnaires permettra de redonner un nouveau souffle au marché du véhicule en mettant en place de nouveaux mécanismes transparents pour mieux réguler et contrôler l’activité des concessionnaires. Revenant sur les raisons de la révision de cette législation, le ministre a souligné, que «tous les décrets relatifs à l’importation des chaînes et équipements de production rénovés dans le cadre d’activités de production de biens et service et la construction automobile seront ré-examinés, afin d’élaborer une nouvelle vision stratégique», pointant ainsi le manque d’initiative et l’absence de vision et de planification dans l’élaboration de la stratégie de relance de l’industrie automobile, en particulier et du secteur industriel en général. A noter que les autorités veulent relancer l’activité de l’assemblage automobile, à l’arrêt depuis une année.
Il a rappelé, à l’occasion, l’importance de l’industrie automobile dans le développement global du secteur industriel productif, qui ne contribue qu’à hauteur de 5% au PIB. Pour M. Bacha, ce chiffre ne reflète pas les capacités et la performance du secteur industriel national, estimant qu’une nouvelle planification s’impose pour redresser le tissu industriel, en berne. Ce qui est regrettable, selon lui. «Aujourd’hui, le monde relève des challenges d’une autre dimension, ceux de l’industrie 4.0, en pleine croissance et qui est en train de bouleverser le marché mondial, alors que nous, nous sommes bloqués par des problèmes administratifs, réglementaires…», a-t-il déploré. «Ce n’est pas possible de rester ainsi», a-t-il lâché, exprimant sa déception et sa disposition à changer la situation. «Il nous manque la vision stratégique pour revitaliser le secteur industriel», a-t-il assuré. Pour rappel, la production industrielle du secteur public a baissé de 14%, en 2020, durement impactée par la crise sanitaire du Covid-19 qui a mis à genoux les entreprises publiques. Ces derniers font l’objet d’une enquête dont les résultats devront trancher sur leur sort. Privatisation ou fermeture. Sachant que l’Etat a injecté d’importantes sommes pour soutenir la trésorerie des entreprises publiques défaillantes. Le sort de ces entreprises n’est pas encore scellé, jusqu’à lors. Il est resté en suspens depuis quelques mois. A en croire les déclarations du ministre de l’Industrie, le secteur devra être remis à zéro à travers la mise en place d’une nouvelle stratégie ou vision.
Samira Takharboucht