«Road Essaymine», cœur battant de la ville de Aïn Beïda

Oum El-Bouaghi

L’avenue Abbas Laghrour ou plus communément appelée «Road Essaymine» (route des jeûneurs), située en plein cœur de la ville de Aïn Beïda (26 km à l’Est de Oum El Bouaghi), exhale «une ambiance particulière et un charme unique» durant le mois de Ramadan, attirant au quotidien des centaines de citoyens de la région et d’ailleurs.

Le mois de Ramadhan dans cette ville de l’est algérien serait «insipide» sans le marché quotidien de cette rue commerçante par excellence, dont l’appellation «Road Essaymine» (road est un mot anglais qui signifie route), est liée au grand nombre de jeûneurs qui la fréquente, a affirmé à l’APS Salim Zighmi, un natif de Aïn Beïda. Le sexagénaire, qui fréquente inlassablement cette rue depuis plus de quarante ans, a signalé que cette rue est un véritable «carrefour pour les habitants de la ville qui s’y rendent pour faire leurs courses quotidiennes de Ramadan ou simplement déambuler en vue de passer le temps». De son côté, Yazid Silam également natif de Aïn Beïda et propriétaire d’une boulangerie dans cette rue, a assuré que «Road Essaymine», plus vieux marché de la ville, est une destination privilégiée, non seulement pour les habitants de la ville mais aussi pour ceux des wilayas voisines, dont Tébessa et Khenchela, sans compter qu’il constitue une «source de revenue pour de nombreux vendeurs».
El Ayeche, retraité, a confié pour sa part se rendre quotidiennement à «Road Essaymine» durant le mois de Ramadan pour faire ses course ou s’informer des nouveautés, relevant qu’outre les prix «raisonnables» des divers produits exposés comme les légumes, fruits, poissons, viandes et pâtisseries, «la magie et la symbolique du lieu attirent les curieux». Espace de vente pour les jeunes durant le Ramadhan Beaucoup de jeunes de la ville d’Ain Beida trouvent en «Road Essaymine», un espace idéal pour exercer de petites activités commerciales plutôt rentables et profiter de la forte dynamique du lieu pendant le mois de Ramadan.
Pain, boissons gazeuses, jus et de nombreuses autres marchandises sont proposés par ces jeunes. Parmi eux, Chamseddine Boukdira, 18 ans, est depuis le début de Ramadan quotidiennement présent dans cette rue emblématique pour vendre des millefeuilles (pâtisserie avec de la pâte feuilletée) et du Kelb Elouz confectionné à base de grosse semoule et d’amandes. Ces gâteaux sont très prisés durant le Ramadhan, a expliqué ce jeune, qui s’adonne à cette activité occasionnelle pour subvenir à ses besoins et s’engager dans le monde du commerce, qu’il avoue attirer. De son côté, Samir Atba, la vingtaine, vend des boissons gazeuses dans un coin du marché où il suscite l’enthousiasme des passants et des clients en criant de vive voix : «Eddi Blech», une expression signifiant «achetez à petit prix». Les habitués des lieux parlent fièrement de cette rue commerçante à laquelle les habitants de Aïn Beïda manifestent un réel attachement, la considérant comme le «cœur battant»de la ville, dont le charme, l’hospitalité et la singulière vitalité attire même les habitants des villes voisines.
R.R