«La question sahraouie est l’otage d’un regrettable surréalisme onusien»

Said Ayachi :

Les Sahraouis vivent une grande déception suite à la dernière réunion du Conseil de sécurité soldée par un échec et ils ne font que confirmer le désintérêt des Nations unies d’autant que l’ONU s’est saisie du dossier et donc ils vivent désormais un problème de confiance face à ce surréalisme onusien.

«Il y a plusieurs complicités de plusieurs facteurs de blocage du dossier du Sahara occidental à l’échelle communautaire dont celui indirectement affiché par la timidité du SG de l’ONU à faire avancer les choses ou invraisemblablement les bloquer de façon partiale en faveur du Maroc», souligne le président du Comité algérien du soutien du peuple sahraoui, Said Ayachi. Selon l’invité de la rédaction de la Chaîne III, de la radio algérienne, cet épisode n’est pas pour autant une fin en soi. «On vit un échec du processus politique engagé par l’ONU qui traduit les tergiversations des uns et des autres aggravées par l’absence d’un émissaire onusien qui tarde à être nommé depuis deux années», dit-il indiquant qu’«on a vécu plusieurs départs d’envoyé spéciaux depuis l’Allemand Kohler».
«Et parmi les facteurs bloquant le dossier, je cite la France en l’occurrence», accuse-t-il indiquant que les manœuvres de celles-ci travaillent dans le sens du «statu quo», favorable au Maroc. «Il y a aussi cette léthargie de la Minurso sur place, mais qui ne fait rien, durant deux ans, en campant sur ce statu quo», rappelle M. Ayachi. On constate, explique-t-il, que face à la bastonnade marocaine, la répression et les arrestations arbitraires il n’y a aucune réprimande, aucun rappel à l’ordre et aucune sanction. «C’est dire que le Maroc qui viole continuellement les droits de l’Homme dans les territoires occupés est bien protégé par une puissance qui ne cache plus son appui, car il y va de son intérêt aussi pour prolonger ce statu quo», déplore l’orateur.
Dénonçant ce profil flagrant du lobbying marocain, M. Ayachi estime que le royaume jouit, on ne peut plus clair, d’une alliance solide depuis l’immixtion d’Israël dans la région, pour imposer une inertie et de faire entraver l’avancement du dossier épaulé sans équivoque par la France qui fait retarder la désignation d’un envoyé personnel du S.G de l’ONU. S’agissant des attaques au drone contre des groupements de la population sahraouie, M. Ayachi évoque la main d’Israël qui s’implique sans ambiguïté dans ce conflit depuis la normalisation entre Rabat et Tel-Aviv. «Les drones utilisés comme moyen moderne par pas mal d’armées à travers le monde ne vont pas handicaper la défense des Sahraouis qui vont s’adapter et évoluer crescendo pour répondre à ces frappes».
R. N.