Les femmes crient à l’injustice sociale

Aïn Témouchent/Journée internationale du 1er mai

Au moment où les travailleurs s’apprêtent à fêter la Journée mondiale du travail,(1er mai), à l’instar des autres peuples de la planète, un groupe de femmes travaillant comme cuisinière et aide-cuisinière dans les cantines des établissements scolaires au niveau de la commune de Sidi Ben Adda (Aïn Témouchent) exerçant dans le cadre du dispositif d’aide à l’insertion social (DAIS), s’est présenté avant- hier au niveau de la maison de la presse de la wilaya de Aïn Témouchent, à la veille de cette occasion pour soumettre leur plateforme de revendications visant l’amélioration de leur situation sociale et professionnelle et la défense de la dignité humaine.

D’un air très abattues, les yeux rougis, ces femmes ont énuméré une série de revendications. En tête d’affiche, elles ont déclaré qu’elles travaillaient dans ce dispositif depuis plus de 17 années sans répit ni relâche. Elles accomplissaient convenablement leurs tâches et percevaient une modique somme nette de 5.400 DA par mois depuis plusieurs années. Et pourtant, elles sont des femmes mariées ayant des enfants à charge et des frais de loyer, électricité et eau à acquitter mensuellement. «Nous avons suivi une formation de cuisinière et aide-cuisinière chapeautée par la direction de l’administration locale de la wilaya de Aïn Témouchent au profit du personnel des établissements scolaires depuis plus de deux années. Ainsi, nous avons cru que nous aurions nos diplômes et nous serions intégrées comme ouvrières professionnelles permanentes sous l’égide de l’APC.
Malheureusement, nous n’avions rien vu de concret que des vaines promesses. C’est trop, la coupe est pleine ! Certaines collègues d’âge dépassant les 60 ans ont été arrêtées et par conséquent elles n’ouvrent pas droit à la pension de retraite après plus de 20 années de travail et de sacrifice dans le dispositif social. C’est inadmissible et injuste. Ces innocentes et malheureuses travailleuses sont victimes d’une négligence caractérisée. En principe, le ministère du travail et de la protection sociale, en collaboration avec son homologue de la solidarité et de la condition féminine doivent agir de telle sorte à améliorer cette douloureuse situation de femmes qui ne peuvent pas faire de grève ni hausser leur ton de peur qu’elles ne soient purement et simplement mises à la porte d’un simple trait de crayon.
Ce maigre salaire de 5.400 DA est insignifiant et nécessite une révision. Et dans le cadre de la solidarité sociale, leurs périodes de travail doivent être prises en considération pour en bénéficier de pension de retraite. Au niveau de l’administration locale et des collectivités locales, c’est le silence radio. La réponse est cinglante. «On ne peut rien leur faire. Nous attendons de nouveaux textes législatifs et réglementaires pour solutionner leurs préoccupations». Etant donné que le Président de la République a décrété la loi portant le plafonnement du Smig à 20.000 DA, ces travailleuses insurgées souhaitent que le gouvernement prenne en considération ces revendications légitimes qui protègent la dignité des femmes et contribuent à une justice sociale.
Sabraoui Djelloul