La FAF sur la piste de décollage

Toutes les amarres ont lâché, même celles qu’on croyait les plus solides. Un président est élu, et il donne déjà les premiers signes d’une parfaite maîtrise du football. A commencer par la recomposition de son bureau fédéral.

Il était presque dans la confrontation. Le président élu de la Fédération algérienne de football 2021, Charef-Eddine Amara, promet de convaincre ceux qui voient en lui un homme qui n’a rien à voir avec le football. Son discours, ses déclarations et sa conférence de presse faisaient de lui un homme de communication décidé à faire table rase sur ce qui fissurent les projets de développement de la FAF. L’autre phénomène qui faisait barrage à ce développement est la rumeur qui faisait de Belmadi, un sélectionneur partant. Il n’avait fait de cette rumeur pas un détail à traiter mais plutôt une révélation de ses capacités à prendre en main les gros dossiers qui menaçaient non seulement le championnat national de football mais aussi l’équipe nationale. Ce qui d’ailleurs le conforte dans ses propres certitudes : le choc est rude pour les auteurs de la rumeur.

Il a rencontré Belmadi
Amara revient de Doha, il a rencontré celui que l’on disait bientôt démissionnaire, il va falloir préparer un autre. «Belmadi n’est pas la personne qui utilise les mauvais canaux pour faire part de ses décisions». Le président de la FAF s’est exprimé et rassure son monde sportif sur l’engagement de Belmadi à rester aux manettes du commandement des Verts et de mener sa mission jusqu’au Mondial et pourquoi-pas plus. «Il sera bientôt à Alger pour entamer la préparation des deux matches des éliminatoires de la Coupe du monde contre Djibouti et le Burkina Faso», devait-il rassurer, et promettre les moyens pour réussir le défi.

Dossier FIFA
Évoquant le dossier FIFA, il dira «au cours de la longue réunion très intéressante que j’ai eue avec lui, nous avons évoqué pas mal de questions relatives à l’Algérie, à la FIFA et au rôle que devrait jouer notre pays au sein des organes de l’instance mondiale». Il veut ainsi démontrer qu’il est l’homme du changement et qu’il est en capacité de gérer la rupture avec le passé parce qu’elle marque sa volonté de s’installer dans la confrontation. Confrontation ne signifie pas affrontement, comme certains pourraient le croire. Pacifique, positive, mais ciblée, désignant les vis-à-vis à mettre en cohésion, elle est espérée en quête d’harmonie, dans l’espoir d’un consensus. Il ne cache pas sa disponibilité à travailler avec les sélectionneurs l’image du football national, de ne pas reculer mais aller vers un objectif celui de tout mettre en œuvre pour que ce sport ne stagne pas au contraire avance jusqu’à en faire une véritable référence non seulement à l’échelle africaine mais mondiale également.

Sa communication
Dans ses interventions, on déchiffre cette ambition celles de rassembler les professionnels de la balle ronde, ceux qui la maîtrisent parfaitement, les fédérer autour d’objectifs communs, salutaires. Rien ne sera plus comme avant, et tout devrait être bâti sur de nouvelles bases, estime-t-il. Dans cette épreuve, toute l’opportunité est de se remettre en question, de chasser le superflu, pour ne garder que l’utile, de traquer le gâchis, pour le faire supplanter par le nécessaire, pour reconsidérer le rapport à l’autre. «Belmadi sera à Alger bientôt pour entamer la préparation des deux matches des éliminatoires de la Faso. Je pense que je vais encore le rencontrer. En tout cas, nous mettrons tous les moyens pour réussir le défi».

Invitation au président de la FIFA
Pour ce qui est de la FIFA, le nouveau président de la FAF, Charef-Eddine Amara, rétorque : «Au cours de la discussion que j’ai eue avec Infantino, il m’a félicité de vive voix après mon élection à la FAF, car j’ai entendu dire que la FIFA ne m’a pas félicité. Nous avons eu une longue réunion très intéressante. Nous avons évoqué pas mal de questions relatives à l’Algérie, à la FIFA et au rôle que devrait jouer notre pays au sein des organes de l’instance mondiale. J’ai saisi cette occasion pour lui adresser une invitation à se rendre en Algérie». Il précisera que cette invitation doit être préparée en concertation avec les autorités. Il en est de même pour le président de la CAF, Patrice Motsepe. Enfin, «il n’a jamais été question que la FIFA sanctionne l’Algérie pour n’avoir pas amendé les statuts avant les élections. C’est faux. La FIFA est là pour accompagner les Fédérations nationales et non pas pour sanctionner, sauf dans les cas extrêmes où il y a non-respect de la réglementation de la FIFA. Pour notre part, nous n’avons jamais refusé d’amender les statuts de la FAF».
H. Hichem