La non-homologation, un mal qui persiste en Afrique

Infrastructures sportives

«L’annonce aujourd’hui de la non-homologation des stades de 23 pays pour accueillir les matches des deux premières journées du Mondial-2022 au début du mois de juin, constitue une gifle assourdissante pour une bonne partie des dirigeants du continent. Ils ont été incapables d’avoir dans leurs pays respectifs un stade conforme aux normes internationales à même de recevoir un match de leur sélection», extrait du journal Africa foot United.

Un dur constat qui montre que les stades ne sont pas prêts et le football ne peut évoluer tant ces stades qui ne bougent pas, loin de répondre aux exigences internationales. «Pourquoi une telle situation, pourquoi le football africain ne s’illustre que par ses joueurs qui évoluent sous d’autres cieux, alors que dans leurs pays respectifs, les stades accusent un retard énorme, comment prétendre s’aligner avec ceux des grandes nations et encore et prétendre accueillir la CAN», déclarait un ex-international sur une chaîne de Radio africaine.

Promesse de la FIFA
Rappelons que l’organisation chargée du football mondial a fait part, en 2019, de son intention de collecter un milliard de dollars US (environ 533,1 milliards de francs CFA) pour construire au moins un stade répondant aux normes FIFA dans chacun des 54 pays africains. Son président, Gianni Infantino, a annoncé cette décision à l’occasion des festivités du 80e anniversaire du TP Mazembe, à Lubumbashi, en RD Congo. Pour y arriver, lit-on dans un article de presse la FIFA va travailler avec la Confédération africaine de football et d’autres parties concernées, dans le but d’améliorer l’arbitrage, les infrastructures et les compétitions de football en Afrique. Un objectif qui semble satisfaire les jeunes qui sont déjà mal dans leur peau, notamment avec l’interdiction pour cause de pandémie, de se rendre dans les stades homologués ou pas et ne peuvent donc être les témoins des performances de leurs équipes, le mal est encore plus profond. La réalité est là, omniprésente, personne ne peut lui faire face notamment en football, un sport à grande surprise, mais aussi à grande échelle, tant qu’il est dans un emballage ne peut séduire encore moins livrer le spectacle.

Faire revivre les stades africains
La CAF et la FIFA fournissent la liste des stades homologués pour disputer les éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Le Burkina Faso, la Centrafrique, la Gambie, le Libéria, le Malawi, le Mali, la Namibie, le Niger ou encore le Sénégal figurent parmi ceux qui sont sanctionnés faute d’enceintes sportives aux normes internationales qui ne peuvent accueillir de matches. Ils sont donc 22 pays sur les 56 pays membres à être recalés, ne comptant pas le moindre stade aux normes sur leur territoire. En attendant que des travaux soient menés, ces nations seront contraintes de trouver une solution pour jouer leurs matches «à domicile» dans un autre pays. C’est notamment le cas du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso, du Burundi, de la Gambie, de la Centrafrique, du Tchad, du Liberia, du Niger, et de la Sierra Leone.

Quelques cas signalés par les médias
Le finaliste de la dernière CAN et 1re nation africaine au classement FIFA proposait, il y a quelques mois encore, de co-organiser la CAN-2025 avec la Guinée, voire d’organiser une CAN seul dès que possible… La RD Congo aurait également pu se retrouver dans cette liste mais qu’elle s’en sort grâce à la présence sur son sol d’un stade privé, celui du TP Mazembe, qui accueillera les matches des Léopards. A l’inverse, l’Afrique du Sud dispose de pas moins de 13 stades homologués, l’Egypte et le Nigeria de 7 enceintes chacun, le Maroc de 6 stades, le Cameroun de 5 et la Guinée Equatoriale de 4 ! Pas un hasard puisque la plupart de ces pays ont récemment accueilli une CAN ou s’apprêtent à le faire, dans le cas du Cameroun.
Synthèse de H. Hichem