Le Brent maintient le cap haussier

Malgré l’escalade des violences au Moyen-Orient

Après quelques jours d’hésitation, les prix du pétrole rebondissaient à la clôture de la séance de vendredi pour se stabiliser à 68,84 dollars, soutenus par les perspectives de reprise de la demande mondiale et la baisse du dollar américain.

Le discours rassurant et optimiste du Président américain, Joe Biden, sur la reprise de la demande aux Etats-Unis et dans plusieurs autres pays du monde et la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir «ses prévisions de hausse de la demande mondiale de pétrole pour cette année» ont fait grimper les prix de l’or noir. Cependant, depuis quelques jours, le pétrole est sous la menace des tensions au Moyen-Orient et l’escalade des violences entre Israéliens et Palestiniens inquiète les marchés et met le pétrole sous pression. Dans son dernier rapport mensuel publié, mardi dernier, le cartel a confirmé «le rebond de la demande de brut en 2021 à hauteur de 6 millions de barils par jour, à 96,5 millions de barils par jour en moyenne».
S’ajoutent à ces prévisions positives, l’accélération des programmes de vaccination dans de nombreuses régions du monde et la levée progressive des restrictions sur les voyages nationaux et internationaux en Europe et aux Etats-Unis. Ces signes positifs rassurent, également, les compagnies pétrolières mondiales qui commencent à relancer leurs projets d’investissements, ce qui veut dire que la demande de produits bruts va reprendre. Pas seulement, il est attendu, aussi, une hausse considérable de la demande de carburants aux Etats-Unis. Ces facteurs seront à l’origine d’un rebond soutenu des cours du pétrole durant le deuxième semestre de l’année en cours, comme prévu par l’Opep et ses alliés, quelques mois auparavant. Sans oublier l’impact des engagements pris par le groupe informel Opep+, de réduire leur production pendant des mois, avant de décider de rouvrir les vannes progressivement ce mois-ci, dans la stabilisation des prix du pétrole et l’absorption des surplus de brut de pétrole qui avaient inondé le marché pendant des mois.
Après avoir surmonté cette épreuve, les pays membres de l’Opep+ reprennent leur souffle et se projettent dans l’avenir. Un avenir qui demeure, toutefois, incertain et exige de la prudence et de la vigilance à cause de l’ascension des tensions au Moyen-Orient. La menace d’une guerre totale risque de bouleverser à nouveau le marché pétrolier dont la stabilité est étroitement liée aux aléas géopolitiques. Souvent, le pétrole constitue une partie de la face cachée des conflits d’intérêts, comme c’était le cas en Libye, ravagée par une guerre portant son nom depuis 2011. Aujourd’hui, le pays entame sa période de transition et tente de relancer le secteur pétrolier. Il a d’ailleurs sollicité la compagnie nationale algérienne des hydrocarbures pour renforcer sa production, ce qui pourrait influencer les cours du pétrole.
Samira Tk