Perturbées dans certaines wilayas, empêchées dans d’autres

Marches hebdomadaires du Hirak

Les marches hebdomadaires du Hirak post rappel du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, de l’impératif respect des procédures légales, en recommandant aux organisateurs de déposer, préalablement, une demande d’autorisation auprès des services de la wilaya et d’indiquer l’itinéraire de la marche, ont été perturbées voire même empêchées dans certaines villes du pays, avant-hier vendredi, second jour de l’Aid El Fitr.

Les services de sécurité y ont été déployés en force aux alentours des points de départs des manifestations. «Les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des responsables de l’organisation de la marche et des heures de son début et de sa fin», avait indiqué, dimanche dernier, le département de Kamel Beldjoud dans son instruction, affirmant que le non-respect de ces procédures dénue la marche de tout caractère légal. Il a été constaté, avait relevé la même source, récemment que les marches hebdomadaires commencent à enregistrer de graves dérapages et dérives en termes d’indifférence aux désagréments causés aux citoyens et d’atteintes aux libertés du fait d’individus changeant, à tout moment, l’itinéraire sous prétexte d’être libres de marcher dans n’importe quelle direction et à travers n’importe quel axe, ce qui est contraire à l’ordre public et aux lois de la République.
«Le non-respect de ces procédures constitue une infraction aux yeux de la loi et de la Constitution, ce qui dénue la marche de tout caractère légal et implique un traitement en conséquence», avait conclu la même source. A Alger, la police, en tenue civile déployée en force, a opéré plusieurs arrestations parmi les premiers manifestants, notamment parmi ceux arrivant de Bab El- Oued qui tentaient de marcher sur la Grande-Poste. Dont, a rapporté le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook, le président du RCD Mohcine Belabbas et Athmane Mazouz, ex-député du parti, chargé de la communication, qui ont été emmenés au commissariat de Trollar, non loin de l’avenue Dr Saâdane, Fethi Ghares du MDS et Ali Laskri du FFS. La même source a également signalé l’arrestation de plusieurs journalistes qui ont été empêchés de faire leur travail dont Kenza Khatto mais aussi l’avocate Imane Chebboubi.
A Tizi Ouzou, également la police qui a dressé des cordons à différents endroits pour empêcher et disperser les rassemblements, a procédé à des arrestations parmi les manifestants, venus nombreux y participer à la marche hebdomadaire du Hirak. Le CNLD a fait état de l’arrestation de plusieurs manifestants au niveau de barrage de police de l’Habitat, à la sortie Est du chef-lieu de la ville des Genêts. Dont Samira Messouci, Fadila Messouci, Ahmed Ait Saïd et Arab Benbessi. Lesquels seront libérées avec un groupe d’une vingtaine d’autres personnes en fin de journée. A Béjaïa, mais aussi Annaba, Sétif et Bordj Bou-Arréridj, les marches hebdomadaires du Hirak ne s’étaient pas déroulées dans le calme. La police, en tenue et en civil, déployée en force, a tenté d’empêcher les rassemblements des manifestants venus réclamer un Etat civil, Etat de droit, une démocratie et une liberté d’expression, avant de procéder à des arrestations parmi les manifestants.
R. M.