Les Algériens bloqués à l’étranger soulagés, une bouffée d’oxygène

Réouverture des frontières

Après l’annonce de la réouverture partielle des frontières nationales, c’est le sentiment de soulagement qui domine chez nos compatriotes bloqués à l’étranger depuis de longs mois, à cause des mesures draconiennes prises pour empêcher la propagation dans notre pays de l’épidémie de la Covid-19.

A compter du 1er juin prochain, ils pourront revenir au pays à condition de respecter strictement les mesures préventives. Dans un premier temps, cinq vols quotidiens sont prévus de et vers les aéroports d’Alger, Constantine et Oran. Dans une semaine, un communiqué leur fera connaître les détails de l’organisation de cette opération. C’est une bouffée d’oxygène, commente le Pr Ryad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé de la lutte et du suivi de la pandémie de Covid-19, invité à la Chaîne II de la radio algérienne. «Après plus d’un an de fermeture des frontières, il y a des Algériens bloqués à l’étranger et qui sont en situation de difficulté, donc cette solution vient alléger cette détresse», souligne le Pr Mahyaoui qui appelle à la patience car «l’ouverture sera progressive et il y a des cas prioritaires.» Il estime que même progressive, cette ouverture constitue néanmoins «une véritable bouffée d’oxygène et un espoir de voir enfin la lumière au bout du tunnel».
Cette ouverture bénéficie également à l’économie. «Les compagnies aériennes vont reprendre l’activité après un long arrêt. Il faut voir le bon côté des choses et s’armer de patience pour espérer retrouver une vie normale», recommande le Pr Mahyaoui qui insiste sur la nécessité de respecter le protocole sanitaire pour ne pas être obligé de faire un pas en arrière : «Il faut agir avec responsabilité pour préserver cette ouverture». Dans l’immédiat, tous les spécialistes insistent sur le respect rigoureux du protocole sanitaire car il ne s’agit pas de laisser passer le virus et retomber dans la situation de février 2020 et être obligés de refermer les frontières et reconfiner de façon sévère. Le protocole sanitaire mis en place pour accompagner l’ouverture progressive des frontières doit être scrupuleusement respecté pour ne pas revenir en arrière, insiste, en effet, le Pr. Mahyaoui. «Nous savons que l’Algérie fait appel à un certain nombre de professionnels qui viennent de l’étranger et interviennent dans différents secteurs.
Pour entrer sur le territoire algérien, ils seront soumis à des permis et à un protocole sanitaire stricte, sauf pour les ressortissants de pays qui connaissent de grandes difficultés épidémiologiques avec la propagation de variants agressifs». Pour ceux-là, le protocole de contrôle sanitaire aux frontières sera renforcé afin de protéger le pays des nouvelles formes de la maladie, assure le Pr Ryad Mahyaoui qui précise «qu’il ne s’agit pas de stigmatiser tel ou tel pays.» Néanmoins, lorsque le voyageur est en provenance d’un pays où les variants se propagent à grande échelle, le protocole exigera de «se munir d’un test PCR négatif de moins de 36h, un nouveau test sera effectué à l’aéroport d’arrivée au frais du voyageur, puis un isolement de 10 jours et encore une fois un test PCR, s’il est négatif, ils pourront effectuer leur mission», explique le Pr Mahyaoui.
Un protocole «strict», avoue le Pr Mahyaoui, «mais nécessaire pour protéger le pays». Il insiste sur la nécessité, pour tout un chacun, de maintenir les niveaux de vigilance et de discipline élevés. Pour rappel, au terme de consultations avec le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) et l’autorité sanitaire, et dans le cadre d’une série de mesures arrêtées au titre du dispositif de gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus, les frontières nationales ont été fermées au grand public depuis le 17 mars 2020, date à laquelle le président de la République décrétait, dans un discours à la nation, la fermeture de toutes les frontières terrestres avec les pays voisins avec l’éventualité d’autoriser des déplacements de personnes dans des cas exceptionnels, de commun accord avec les gouvernements des pays concernés. Le chef de l’Etat avait également annoncé la suspension immédiate de tous les vols de et vers l’Algérie, à l’exception des avions cargos ne transportant aucun voyageur. Il avait décidé, en outre, la fermeture immédiate de la navigation maritime, à l’exception des navires de charge transportant des marchandises et des biens.
Lakhdar A.