En quête d’un schéma de protection et de sauvegarde

Sites rupestres à Bechar

Les sites d’art rupestre dans la wilaya de Bechar sont en attente d’un schéma de protection et de valorisation, pour les préserver et les mettre à l’abri de la dégradation.

Les nombreux sites de la wilaya, dont un de gravures rupestres (représentant des bovidés), récemment découvert dans la région frontalière de Béni-Ounif (Nord de Bechar), présentent un intérêt important dans la connaissance de l’histoire humaine et du pays, a affirmé à l’APS, le coordinateur du patrimoine culturel, à la direction locale du secteur de la culture et des arts, Abdelhamid Nougal. La découverte de ce site démontre que les humains et certaines espèces animales disparues ont longtemps vécu dans la région de Bechar, qui compte plusieurs sites du genre à Taghit et Abadla, ainsi que celui de Marhouma (wilaya de Béni-Abbes), a fait savoir M. Nougal. Ainsi, la mise en œuvre du schéma de protection, de sauvegarde et de mise en valeur des stations de gravures rupestres de Taghit est tributaire de la promulgation du texte réglementaire pour l’application de ce schéma, a-t-il également précisé.
«Le projet de ce schéma, dont les dossiers culturel, administratif et études techniques ont été finalisés par la direction locale du secteur et approuvés par l’Assemblée populaire de wilaya (APW) en début du mois de juin 2016, a été adressé au ministère de tutelle et nous attendons son approbation par les instances nationales et sa parution au journal officiel, pour pouvoir le concrétiser sur le terrain», a-t-il précisé à ce sujet. «La mise au point de ce schéma par un bureau d’études spécialisé, s’inscrivant au titre de la législation nationale en matière d’élaboration de schémas de protection des sites patrimoniaux et des zones protégées, est un moyen efficace pour une réelle protection des stations de gravures de la région de Zaouïa Tahtania, à quelques encablures de la commune de Taghit (97 km Sud de Bechar), a ajouté M. Nougal.
Ces stations, localisées sur une zone à protéger de 500 hectares, sont des gravures préhistoriques d’âge néolithique dont les dessins sur les roches mettent en évidence, outre des représentations humaines, plusieurs espèces animales ayant vécu jadis dans la région, notamment des antilopes, des éléphants, des autruches, des gazelles, des chameaux et des girafes, a fait savoir le même responsable. Le schéma de protection des sites historiques vise à mettre un terme aux dégradations et autres actes de vandalisme par certains individus, dont des touristes en visite dans cette région à haute valeur touristique, constatés sur le site. Ce plan de protection et de valorisation de ce site de l’histoire humaine, accueilli avec enthousiasme, tant par les élus que la société civile de Taghit, prévoit une fois matérialisé, l’aménagement de l’axe routier menant à ces stations (au nombre de deux), et ce sur un linéaire de 20 km, en plus de la création d’un centre d’orientation et d’information sur l’art rupestre, la mise en place d’un musée de la préhistoire à Taghit, en plus du renforcement du gardiennage des lieux et du lancement du processus de son classement au patrimoine matériel de l’humanité, estime M. Nougal.

Plus de 500 sites historiques dans les wilayas de Bechar et Béni-Abbès
Quelque 550 sites d’une importance historique avérée ont été inventoriés à travers les territoires des wilayas de Bechar et Béni-Abbes par la direction du secteur de la culture et des arts. Il s’agit de ksour, dont trois classés au patrimoine national matériel (Taghit, Mougheul et Béni-Abbès), de stations de gravures rupestres à l’exemple de celles de Erg-Farradj dans la daïra d’Abadla au nombre de six, de tumulus, de cimetières médiévaux, de grottes d’abris et autres lieux d’une grande importance pour la connaissance de l’histoire de ces régions du Sud-ouest du pays, selon le même cadre local du secteur de la culture et des arts.
Cette opération d’inventaire de ces sites sera suivie prochainement par leur classement par phase au registre du patrimoine culturel matériel local, pour être proposés par la suite à un classement au registre national du patrimoine culturel national, a-t-on signalé. Outre cette opération d’inventaire du patrimoine culturel matériel de ces deux wilayas du sud-ouest, une banque de données sur leur patrimoine culturel matériel et immatériel est en voie de réalisation par la direction locale du secteur, en vue de mettre à la disposition des chercheurs et des citoyens, un outil de connaissance approfondie de ce patrimoine culturel, de même que des moyens et voies de contributions de chacun pour la protection et la sauvegarde de ce patrimoine culturel, a conclu M. Nougal.
R. C.