L’Opep+ parie sur la hausse de la production

L’optimisme gagne du terrain à la 17e réunion ministérielle

Depuis quelques jours les marchés pétroliers internationaux évoluent dans un contexte optimiste, soutenu par le retour progressif de la demande mondiale et les cours de l’or noir se terminent sur un gain de plus de 2,06%, se rapprochant de l’équilibre après la décision des 23 pays signataires de la Déclaration de Coopération de réévaluer le volume de l’offre sur le marché.

Les prix du pétrole grimpent à un sommet annuel, dépassant la barre des 70 dollars le baril. Au cours des travaux de la 17ème Réunion ministérielle Opep-non Opep (Opep+), auxquels a pris part le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, tenue hier par visioconférence pour évaluer l’évolution du marché et l’impact de l’augmentation de la production depuis le début du mois de mai passé, les pays participants ont décidé de privilégier une reprise progressive et continue de la production afin de retrouver l’équilibre serré entre l’offre et la demande depuis des mois. Depuis le début de 2021, la demande se normalise, boostée, particulièrement par la campagne massive de vaccination anti-Covid-19, la levée des restrictions dans plusieurs pays industrialisés du monde et l’amélioration du marché de la pétrochimie. Après des mois indécis, les prix du pétrole finissent proches de l’équilibre et des niveaux de l’avant-crise sanitaire qui a paralysé davantage le marché pétrolier mondial.
Avec les signes de la reprise soutenue de la consommation dans certains pays industriels, notamment, asiatiques et les Etats-Unis, a redonné de l’espoir au marché. Toutefois, les pays signataires de la Déclaration de Coopération se montrent prudents et attentifs à l’évolution de la situation sanitaire dans certains pays, à l’instar de l’Inde. Lors de la rencontre d’hier, les participants ont examiné le cas échéant d’«un retour par palier entre mai et juillet d’un total de près de 1,2 million de barils par jour supplémentaires. Tous les pays membres de cette Alliance ont pris depuis plus de deux ans l’engagement de réduire les quotas de production afin d’enrayer la chute des prix et absorber le surplus de production de pétrole brut pour instaurer un certain équilibre entre l’offre et la demande.
Après deux années de restrictions, les pays producteurs du pétrole conduits par l’Arabie saoudite et la Russie ont décidé d’assouplir ces mesures et de relever modestement depuis le début du mois de mai en cours le volume de production. Ce qui permettra aux pays dépendant exclusivement des recettes des hydrocarbures, à l’instar de l’Algérie de revoir leur politique budgétaire en crise depuis des mois. Cette décision permettra, également, aux pays membres de l’Opep+ de relancer le secteur de l’énergie et soutenir l’investissement des majors pétro-gazières qui ont essuyé des pertes colossales. C’est l’objectif de la stratégie progressive élaborée par les 13 pays membres de l’Opep et dix pays producteurs non-Opep qui décident de procéder par pallier et rouvrir davantage les vannes.
Le marché pétrolier sera aussi renforcé par la hausse de la production par l’Iran et la Libye qui a décidé de réévaluer ses seuils d’extraction en vue de relancer le secteur de l’énergie et favoriser le retour de l’investissement étranger dans le pays. De son côté, la Russie a, quant à elle, décidé de ralentir, par prudence, la cadence de sa production pour éviter d’inonder le marché de brut. Idem pour l’Arabie saoudite. En effet, les 23 membres laissent volontairement «inexploitée une part importante de leurs réserves pour ne pas inonder un marché fragilisé par la crise sanitaire».
Les pays producteurs de pétrole membre de cette alliance se sont aussi réunis, le même jour, pour la 30ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), pour évaluer «la situation du marché pétrolier international, ses perspectives d’évolution à court terme, ainsi que le niveau de respect des engagements de baisse de la production pour le mois de mai 2021 des pays participants à la Déclaration de Coopération», selon le communiqué du ministère de tutelle. Pour rappel, les pays membres du groupe Opep+ ont tablé sur un début de l’augmentation de la production au mois de mars dernier et ont approuvé le maintien de la hausse de ce rythme de production entre mai et juillet. Malgré cette reprise progressive de l’extraction et de la demande, les volumes restent encore loin des niveaux d’avant la pandémie du Covid-19. 
Samira Takharboucht