L’Algérie projette de relancer les négociations avec l’OMC !

Après 26 ans d’hésitations et de tergiversations

La question de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) reste ouverte depuis plusieurs décennies et risque de durer davantage si les autorités algériennes n’adoptent pas leur politique économique aux normes des deux accords internationaux, à savoir, (OMC et partenariat avec l’Union européen, à savoir les accords d’association avec l’UE).

A cette incapacité d’adapter structurellement et institutionnellement l’économie politique du pays, les négociations avec l’OMC qui représentent l’un des plus longs cycles, se heurtent sur le terrain, depuis 1995. Optant pour un nouveau modèle économique, résilient et inclusif, l’Algérie accélère la réforme de plusieurs secteurs économiques. Elle a décidé récemment de réviser son calendrier du démantèlement tarifaire et d’assouplir la règle du 51/49% portant sur l’investissement étranger, mais plusieurs autres questions restent en suspens, malgré la volonté réciproque des deux parties d’arriver à un compromis et mettre en œuvre les accords d’association avec l’UE, boudés par une partie de la classe politique. Par ailleurs et indépendamment de cette question, l’Etat algérien est déterminé à mener des réformes politiques, économiques et sociales efficaces afin de pousser le pays à sortir de la politique de la rente et renforcer l’investissement étrangers directs à travers l’assouplissement du cadre réglementaire nécessaire pour encourager l’attractivité et la compétitivité au niveau national et international. D’où le regain d’intérêt de l’Algérie à la relance des négociations avec l’OMC et le renforcement de sa présence sur la scène économique régionale et internationale.
«La poursuite par l’Algérie de ses efforts visant à aller de l’avant vers l’accession à l’OMC suivant des démarches bien étudiées, au regard des opportunités offertes par cette instance en vue de la relance de l’économie nationale à travers l’initiation d’une série de réformes profondes à même de promouvoir le commerce extérieur et l’intégration dans la chaîne de valeurs régionale et mondiale», a indiqué avant-hier, le ministre du Commerce, Kamel Rezig. Ainsi tenter de mettre en œuvre une nouvelle vision stratégique du commerce extérieur et revoir son régime douanier, tout en modernisant les administrations douanières, fiscales et financières. Tout est inscrit dans son Plan de relance économique qui vise à redonner un nouveau souffle à l’économie algérienne, en déprime depuis des années. L’Etat a procédé récemment à la ratification de l’accord de l’Accord de la Zone de Libre-échange continentale africaine (ZLECAf) afin de tirer le meilleur profit des échanges commerciaux panafricains. Une stratégie nationale pour mettre en œuvre cet accord est déjà mise en place.
Elle définit les enjeux et défis de l’Algérie dont l’objectif serait de poursuivre le renforcement des capacités de négociation des opérateurs économiques nationaux avec leurs partenaires africains dans le souci d’assouplir les transactions internationales et aussi réduire les tarifications et la durée de traitement des dossiers de circulations de marchandises. Il s’agira de règles spécifiques. Une solidarité panafricaine qui encouragerait la relance des négociations avec l’OMC sur la facilitation des échanges. Un dossier en attente depuis 1987. Malgré l’intérêt exprimé par les autorités algériennes, sa concrétisation était loin d’être facile pour de multiples raisons structurelles et institutionnelles contradictoires. Trois ans après le dernier round, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, évoque une reprise éventuelle des négociations avec l’OMC.
Il a affirmé jeudi dernier que «l’Algérie allait de l’avant vers l’accession à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) selon des démarches bien étudiées», selon un communiqué de son département qui a justifié ce regain d’intérêt par «les meilleures opportunités qu’offre cette instance pour la relance de l’économie nationale». Pour le ministre, le temps est venu de reprendre les discussions avec l’OMC et d’exposer la nouvelle vision économique de l’Algérie, estimant que plusieurs pas sont déjà franchis dans ce sens, citant, entre autres réformer «la révision de la règle 49-51 régissant l’investissement étranger en Algérie, maintenue pour certains secteurs stratégiques, et ses répercussions positives sur l’attractivité des investissements directs étrangers (IDE) et l’augmentation du volume des échanges commerciaux», précise la même source. Cela signifie que les autorités algériennes estiment probablement que le temps est venu pour adapter et se mettre aux normes internationales et accélérer la cadence après des années à la traîne. Depuis plus de 25 ans, l’Algérie demeure demandeur, sans statuer sur le sort de cette adhésion.
Samira Takharboucht