L’axe anti-impérialiste soutient fermement la Syrie

Moyen-Orient

Finalement, Bachar el-Assad a remporté l’élection présidentielle du 26 mai 2021 le Qatar ne souhaite toujours pas normaliser ses relations avec Damas.

La Syrie peut compter sur le véritable soutien et appui de ses alliés traditionnels iraniens et russes, à en croire un cadre du parti Baas du pays cité par l’agence Russe. «La Syrie a gagné la guerre. Bachar el-Assad est toujours au pouvoir et certains pays continuent de tout faire pour nous nuire», commente un cadre du parti Baas, principale force politique en Syrie. L’Union européenne, par l’intermédiaire du chef de sa diplomatie, Joseph Borrel, a déclaré que «ces élections n’étaient pas libres ni légitimes, elles ne vont pas contribuer au règlement du conflit ni conduire à la normalisation des relations de la communauté internationale avec le régime syrien». Pour le Conseil de l’UE, celui-ci a annoncé une prolongation annuelle à compter du 1er juin 2021, des sanctions contre la République syrienne, introduites en 2011.
Malgré son écrasante victoire aux élections présidentielles, tout n’est pas gagné pour Bachar el-Assad. Le regard de l’étranger proche reste mitigé. L’émirat du Qatar a rappelé que la Syrie était loin de faire consensus dans la région. «Jusqu’à présent, nous ne voyons rien à l’horizon pour une solution politique acceptable pour le peuple syrien», a déclaré le chef de la diplomatie qatarie Cheikh Mohammed ben Abdulrahman Al-Thani le 28 mai 2021 à la télévision britannique Al Araby. «Il n’y a aucune motivation pour nous de rétablir des liens avec le régime syrien pour le moment», a-t-il ajouté. Doha semble ne pas vouloir normaliser ses relations avec Damas. «Le Qatar est le principal bailleur des djihadistes d’Idlib. Il finance les Frères musulmans, ainsi que plusieurs mouvances islamistes pour garder la main sur le dossier syrien. Mais tôt ou tard, la poche d’Idlib sera reprise», espère-t-il.

Le Hezbollah soutient Bachar
El Assad Damas peut toutefois compter sur d’autres soutiens régionaux. Malgré son éviction de la Ligue arabe au lendemain du déclenchement de la guerre en 2011, certains pays arabes n’ont pas hésité à féliciter Bachar el-Assad pour avoir remporté un quatrième mandat. Le Président libanais Michel Aoun a ainsi écrit, dans une missive envoyée à Damas le 29 mai : «Je saisis cette occasion pour souligner la profondeur des liens historiques entre nos deux pays et mon aspiration à développer nos relations bilatérales dans tous les domaines qui servent les intérêts suprêmes de nos peuples».
Fidèle allié du gouvernement syrien, le Hezbollah a également félicité le président syrien, tout comme le Sultan Haïtham d’Oman, le seul pays du Golfe à n’avoir jamais coupé ses liens avec Damas. «Il y a une sorte de manichéisme autour des élections syriennes. Tous les pays arabes qui refusent de reconnaître les élections sont en partie soumis aux intérêts américains dans la région. «Les autres savent que la Syrie à un rôle à jouer au Moyen-Orient», estime-t-il. Le chef du renseignement saoudien s’est en effet rendu le 3 mai en catimini à Damas pour discuter d’une réouverture probable de l’ambassade saoudienne. Pourtant, le plus solide soutien à la Syrie ne provient pas de son environnement arabe.

La Chine prête à reconstruire la Syrie
Les deux principaux alliés étatiques de Damas, la Russie et l’Iran, se sont empressés de reconnaître le résultat des élections. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, Moscou a considéré les élections «comme une affaire souveraine de la République arabe syrienne et une étape importante vers le renforcement de sa stabilité interne». De son côté, Téhéran a qualifié «la tenue réussie de l’élection et la participation massive du peuple syrien». Après avoir aidé militairement Bachar el-Assad à reprendre une partie de son territoire, l’Iran et la Russie tentent d’aider la Syrie à réintégrer le concert des nations : «Sans eux, la Syrie n’existerait plus. Nous pouvons compter sur nos alliés traditionnels. Ils l’ont prouvé depuis le début du conflit.
Ils ont perdu des hommes, investi de l’argent pour que la Syrie ne tombe pas entre les mains des djihadistes. Et pour ça, nous leur en sommes éternellement reconnaissants», souligne-t-on. Lors d’un déplacement à Moscou en 2019, le président Xi Jinping avait exprimé son souhait de renforcer ses liens avec la Syrie. «La Chine est prête à participer à la reconstruction de la Syrie dans sa propre capacité», avait-il déclaré. Pékin a également félicité Bachar el-Assad pour sa victoire. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a informé le 28 mai que «la Chine soutient fermement la Syrie dans sa sauvegarde de sa souveraineté, de son indépendance et de son intégrité territoriale». Plus de soutien encore, le Venezuela, Cuba et la Corée du Nord, tout l’axe opposé à l’impérialisme américain, a-t-on rapporté de sources plausibles.
Oki Faouzi