Recensement de près de 5.000 oiseaux d’eau nicheurs

Ghardaïa et El-Menea

Pas moins de 4.988 oiseaux d’eau nicheurs ont été dénombrés entre les mois de mai et juin courant par les ornithologues dans les différentes zones humides des wilayas de Ghardaïa et El-Menea, devenues des sites de nidification privilégiés par la population volatile migratrice, a appris dimanche l’APS auprès de la Conservation des forêts de Ghardaïa.

Initié dans le cadre des activités du réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA), à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, ce recensement a ciblé les zones humides naturelles et artificielles des deux wilayas. Ces zones aquatiques sont devenues «une halte incontournable de nidification pour les oiseaux migrateurs sur l’axe migratoire entre l’Afrique et l’Europe», notamment la zone humide naturelle de Sebkhat El-Maleh (El-Menea) et la zone humide artificielle de Kef El-Doukhane (Ghardaïa), a expliqué le chef de groupe Sud-Est II du réseau, Abdelwahab Chedad. L’objectif de ce dénombrement effectué entre le 17 mai et le 05 juin est «d’établir une base de suivi des différentes zones humides, de connaître l’effectif de la population avifaune nicheuse dans la région, sa phénologie et sa densité», a fait savoir M.Chedad précisant que les indices de nidification sont déterminés par l’existence de nids, d’œufs et de poussins sur les sites. Le comptage a permis de répertorier trente-et-une (31) espèces avifaunes nicheuses avérées, dont des espèces dominantes telles que le Flamant rose, la Gallinule poule-d’eau, l’Echasse blanche, le Fuligule Nyroca, la Tadorne Casarca, l’Echasse blanche, la Marmaronette marbrée, la Foulque macroule et la cigogne blanche a-t-il précisé. Ce recensement a ciblé la zone humide naturelle d’importance mondiale classée en 2004 sur la convention de Ramsar, le lac Sebkhat El-Maleh et la zone humide naturelle non classée Fayget El-Gara dans la commune de Hassi El-Gara (El-Menea) ainsi que la zone humide naturelle Dayet Oum Souid dans la commune de Mansoura et les zones humides artificielles créées à la faveur d’un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l’environnement et des ressources hydriques constituées essentiellement de stations d’épuration des eaux usées (STEP) de Kef El-Doukhane (exutoire de l’oued M’zab) à El-Atteuf, et celles de Berriane et de Guerrara ainsi que les rejets de Métlili et Zelfana dans la wilaya de Ghardaia, a souligné le responsable du réseau d’observateurs ornithologues. Ces zones humides disposent d’une biodiversité importante et abritent une variété d’espèces d’oiseaux migrateurs dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les sites aquatiques, notamment les sites artificiels existants dans la wilaya de Ghardaïa sont devenus des habitats et un milieu de reproduction de la population avifaune, favorisé par le gardiennage et l’éloignement des zones urbaines. Ils recèlent des potentialités susceptibles de promouvoir un tourisme écologique et de devenir également un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques et autres biologistes. Cette année (2021), les membres du RNOOA ont relevé une baisse sensible des oiseaux nicheurs dans les sites aquatiques naturels et artificiels de Ghardaia et El-Menea, comparativement au recensement de l’année dernière avec 6.135 sujets avifaunes. Ce déclin de la population avifaune nicheuse est expliqué par le réchauffement climatique, la sècheresse et l’assèchement de nombreux sites aquatiques ainsi que les activités humaines qui ont impacté considérablement les écosystèmes de la faune et la flore, selon le chef de groupe Ghardaia du RNOOA et également responsable du bureau de la protection de la faune et de la flore à la Conservation des forêts de Ghardaia. La présence d’oiseaux est un bon indicateur de l’état de la biodiversité locale et cela malgré la canicule et les vents de sable, a conclu M. Chedad.

R.R