Des mesures plus strictes pour faire face à l’escalade des cas de Coronavirus

Les spécialistes de la santé recommandent

Le nombre de cas de la Covid-19 en Algérie va vers les 500 «enregistrés ces dernières 24 heures», selon les bilans quotidiens établis par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.

Le nombre de décès également est en augmentation. Pour le Pr Ryad Mahyaoui, membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, «la situation épidémiologique dans notre pays n’est pas rassurante et suscite des inquiétudes au vu de l’escalade des cas et des décès, notamment dans un certain nombre de wilayas avec une forte densité de population comme les wilayas d’Alger, de Constantine et d’Oran. Il n’exclut pas des mesures plus strictes pour faire face à l’escalade des cas de Coronavirus. Dans un entretien accordé hier matin à la Chaîne I de la radio algérienne, il a fait remarquer que les chiffres déclarés sur le nombre de contaminations ne représentent pas la réalité de la question, car de nombreux citoyens ne déclarent pas leurs contaminations et préfèrent ne pas aller chez le médecin ou les autorités compétentes, et n’achètent que des médicaments sans se présenter au médecin. De plus, le résultat annoncé par les Comités concernés représente uniquement les résultats de l’examen PCR.
Il estime que «nous devons donc tirer la sonnette d’alarme et rechercher des solutions urgentes, telles que la nécessité de revenir aux mesures de précaution qui sont malheureusement absentes dans nos rues, nos marchés et nos magasins». Concernant les nouvelles souches du virus, le professeur Ryad Mahyaoui a confirmé que les symptômes classiques du virus ont complètement changé avec l’entrée d’autres symptômes. Il est également très difficile de le détecter compte tenu du manque de capacités disponibles, mais il est certain que toutes les souches, telles que les britanniques et les indiens, sont entrées dans notre pays, donc toute personne qui ressent des symptômes doit aller chez le médecin, et nous devons rechercher rapidement et de toute urgence des solutions et des mesures pour y remédier. A cet égard, le professeur Mahyaoui a expliqué que l’application du système de quarantaine a porté ses fruits lors de la propagation de la première souche du virus. Par conséquent, face à une situation de complaisance totale et d’un manque de respect des mesures préventives, nous n’excluons pas un retour en quarantaine ou des décisions et mesures urgentes pour faire face à la re-propagation du virus dans ses nouvelles souches.
Il a souligné que les services d’hospitalisation et de réanimation dans les hôpitaux ont atteint le stade de saturation, de sorte que certaines institutions hospitalières ont commencé à transférer les lits d’intérêts médico-chirurgicaux non urgents aux intérêts du Covid-19 pour prendre en charge les cas d’infection par le VIH, en application d’une réunion tenue, au cours de la semaine écoulée, avec les directeurs de santé et d’hôpitaux de retour. Il a également été décidé de reconsidérer, précise-t-il, le régime des congés du personnel médical pour une durée de deux semaines, notant que devant l’escalade de la fréquence des contaminations, ce régime sera reconsidéré malgré l’état de grande fatigue dans lequel ces personnels se trouvent. En revanche, le porte-parole a nié l’existence d’un manque d’oxygène, soulignant que le stock est disponible et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Dimanche, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, c’était le professeur Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha, qui déclarait que «la situation actuelle de la pandémie est très préoccupante». «Nous sommes entrain de vivre une troisième vague. C’est un scénario identique de la deuxième vague de l’été 2020, juin et juillet, avec quelques particularités, puisque maintenant ça commence à toucher les sujets jeunes», a-t-il souligné. «Pour le CHU Mustapha, on assiste à une forte demande au niveau des hospitalisations notamment en réanimation. «Nous avons enregistré aussi une hausse de la demande pour l’oxygène», ajoute-t-il. Nous avons aussi un autre indicateur, précise-t-il, c’est que le nombre de contaminations du personnel de la santé, tout corps et tout grade confondus, ne cesse d’augmenter. Selon lui, il y a possibilité de l’avènement d’un nouveau virus mutant qui est entrain de se propager.
Lakhdar A.