Les producteurs sous pression

Produits agroalimentaires

Dans pratiquement les 22 régions du pays que le ministère de l’Agriculture destine à la culture de la tomate industrielle, donc à la transformation pour les besoins de la trituration, l’exportation et de là, mieux maîtriser la préparation dans de meilleures condition la campagne tomate industrielle, pour atteindre plus de 16 millions de quintaux.

Ce niveau de production est le résultat révélé à l’issue de plusieurs rencontres et pour lequel ils ont battu le rappel de leur troupe qu’ils se sont fixés d’atteindre. Pour la réussite de cette opération soutenue par les membres du Conseil national interprofessionnel de la filière tomate industrielle, les transformateurs ont organisé à Annaba une rencontre nationale destinée à restructurer l’activité de cette filière agricole. Ils se sont ensuite intéressés au programme d’exportation du CT, qui concerne la restauration présidée par Mohamed Kheroubi, directeur de la Centrale. A la faveur de cette réunion entrant dans le cadre de la structuration ainsi que l’examen de la situation de cette rencontre, Mohamed Kheroubi, le directeur central de la régulation et du développement de la production agricole auprès du ministère de l’Agriculture, du Développement Rural, a expliqué que l’Etat soutient les producteurs dans tout ce qu’ils entreprennent afin de développer cette filière pour promouvoir la production et s’orienter vers l’exportation. Dans ce cadre, l’augmentation des capacités techniques des producteurs, la mécanisation et la généralisation du système d’irrigation localisé (goutte à goutte), l’octroi du crédit ‘’R’fig’’, les mesures incitatives visant la fixation du prix de la tomate, et la réduction du délai d’attente dans les usines de transformation», figurent parmi les dispositions qui ont été mises en œuvre pour encourager davantage les producteurs.
Elle devrait permettre d’augmenter la superficie d’implantation. Celle-ci qui devra passer de 24.000 ha en 2019 à 25.000 ha cette année, grâce au recours des techniques modernes de plantation (plant en motte) et l’irrigation goutte à goutte. Néanmoins, selon la Confédération algérienne du patronat (CAP), quelques 2.500 agriculteurs ont abandonné la culture de la tomate industrielle, en 2019, faute d’unités de transformation installées en plus de celles qui sont à l’arrêt et dont les potentialités de production sont estimées à 60.000 tonnes de concentrés de tomate. Par ailleurs, la Confédération estime que l’ensemble de ce secteur d’activité économique est impacté grandement par une accumulation de difficultés. Dans sa longue intervention, le directeur central du bureau en charge de ce sous-secteur a estimé que 12.000 familles se sont retrouvées dans la précarité pour des problèmes auxquels font face les entreprises de l’industrie agroalimentaire en général et celles de la tomate industrielle en particulier.
La filière est également pénalisée par l’importation de Chine du triple concentré. C’est ce qu’ont affirmé plusieurs opérateurs. Ils ont estimé que «transformé en double concentré et commercialisé à bas prix, ce produit chinois, de moindre qualité, porte un fort préjudice à la production algérienne», a noté un transformateur. Il faut savoir que 90 % des unités de transformation de la tomate industrielle se situent à l’Est de l’Algérie, notamment dans les wilayas de Guelma, Skikda, El Tarf et Annaba. Ces derniers mois ce sont celles du Sud qui s’y intéressent pour investir. Selon le bilan de production de la campagne agricole 2018/2019, il en ressort qu’un volume total de 16.503.498 de quintaux a été récolté. Quant au rendement moyen réalisé, il est de 666 quintaux par hectare (q/h), en augmentation de 2 % par rapport à l’année écoulée (650,4%), tandis que la surface dédiée à cette culture a atteint 24.820 hectares en augmentation de 5 % par rapport à la précédente campagne (23.689 ha). D’où la sérieuse alerte donnée aux producteurs. C’est que la sécheresse qui bat son plein depuis des mois ne laisse aucun répit à la terre jaunie puis livrée à l’abandon faute d’irrigation.
A noter que les superficies consacrées à la culture des tomates saisonnières au cours de 2021 sont estimées à 17.000 ha contre 16.500 au cours de l’année dernière. La campagne de transformation des tomates a démarré le 20 juin dernier avec un stock de l’ordre de 45.000 t. Dans le but d’absorber l’abondance de la production et diminuer la pression sur les producteurs, près de 22 usines ont commencé l’opération de transformation de façon précoce et avec une capacité maximale. Les quantités acceptées depuis le mois de juillet ont connu un rythme ascendant pour atteindre le 11 juillet courant près de 389.000 t, enregistrant ainsi le niveau le plus élevé en rapport aux campagnes précédentes. Il est prévu, cependant, que la campagne actuelle de transformation soit clôturée avec la transformation de quantités oscillant entre 800.000 et 850.000 t de tomates.
Les quantités transformées permettront la production de près de 130.000 t de concentré de tomate. Compte tenu du stock restant au niveau des usines et les prévisions de production, il est attendu que les quantités disponibles à la fin du mois d’août 2021 soient de près de 160.000 quintaux de concentré de tomate. Or, ces produits ne sont pas concernés par les enquêtes que l’Etat prévoit d’effectuer, et encore moins touchées par la mesure de sauvegarde. Toujours est-il que l’huile alimentaire qui figure parmi les produits cibles de ces enquêtes et objets de mesure de sauvegarde, et donc devant supporter la taxe additionnelle de 21%, a vu son prix croître. D’après les commerçants au détail, les grossistes invoquent des difficultés des importateurs au niveau des douanes qui auraient augmenté les taxes.
A. Djabali