«La maladie du Covid s’est installée et ne va pas disparaître»

Pr. Djamel-Eddine Nibouche :

«La situation n’est plus préoccupante, elle est dramatique et cela au niveau mondial, car l’épidémie s’aggrave avec l’apparition des nouveaux variants», interpelle le Pr Djamel-Eddine Nibouche, ce mercredi matin, dans l’Invité de la Rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne.

Pour le chef de service cardiologie de l’hôpital Nafissa Hamoud, «il faut absolument une nouvelle stratégie de gestion de la crise sanitaire». «Lorsqu’on analyse la maladie, on voit qu’elle est périodique, avec des phases d’accalmie où il y a un fond de contaminations et puis, d’un seul coup, la contamination devient importante», relève le Pr Nibouche qui recommande de s’y préparer. «Il faut toujours se préparer à ces nouvelles phases de hausse des contaminations». Pour lui, les hôpitaux sont inadaptés à la prise en charge du Coronavirus et de ses variants. «Nos structures actuelles, surtout dans les grandes villes, ne sont pas adaptées pour une prise en charge adéquate du Covid et d’un nombre aussi important de patients qui présentent des problèmes respiratoires».
Selon lui, la solution passe par la réalisation de nouvelles structures dédiées au Covid-19. «Il faut créer des structures légères spécifiques, adaptées à la prise en charge réelle de la maladie. Ces structures peuvent êtres montées en une quinzaine de jours, clés en main, avec un générateur d’oxygène autonome, elles existent en Chine, aux Etats-Unis et en Europe». Le Pr Nibouche insiste : «Ces structures légères doivent êtres réalisées très rapidement et ainsi, on libèrera tous les hôpitaux des grandes villes pour pouvoir prendre en charge les autres maladies graves».
«La politique de gestion de la crise sanitaire n’implique pas uniquement le ministère de la Santé qui fait tout ce qui est dans ses possibilités pour gérer la crise, mais elle implique beaucoup d’autres structures de l’Etat», précise le Pr Nibouche, qui appelle à moderniser les structures de santé. «La gestion de l’oxygène est archaïque parce qu’il n’y a pas de sociétés de prestation de service qui sont des professionnels de l’oxygène. Un directeur d’hôpital n’a pas à gérer l’oxygène, il fait appel à un prestataire de service», explique-t-il. C’est pourquoi, il recommande «de passer au générateur d’oxygène pour garantir l’autonomie des hôpitaux». «Maintenant c’est fini, la maladie s’est installée et elle ne va pas disparaître», interpelle encore le Pr Nibouche.
R. A.