L’arbitrage, un sujet sensible ?

La fin du championnat se prête aux bilans de toutes sortes, même si l’objet abordé ici ne relève pas d’une telle saisonnalité.

La question est de savoir si l’arbitrage progresse. Pour avoir une réponse, il faudrait que la Ligue de football professionnel songe à provoquer un sondage auprès des clubs, et surtout, en tenant compte de leur réaction. En face, il serait aussi intéressant de faire associer les arbitres pour leur demander ce qui fâche dans les stades. Une confrontation ne ferait qu’associer deux points de vue, voire trois, puisque le troisième se pencherait sur des mesures à prendre pour que les fautes des uns et des autres ne se reproduisent plus. Mais est-ce que cela est possible ? Certainement pas, puisque le niveau de l’arbitrage est souvent dénoncé et la formation de quelques joueurs l’est aussi.
La plus épouvantable mauvaise foi quand une décision ne leur convient pas, avec des dirigeants qui ont inculqué à leurs troupes le réflexe de mettre les contre-performances sur le dos de l’arbitre. Et rien n’est jamais dit de ce qu’il faudrait faire pour améliorer l’arbitrage. Au contraire, le mépris et la méconnaissance des règles et principes, l’utilisation des arbitres comme boucs émissaires pour justifier les échecs constituent un formidable motif.

Des fautes déstabilisent la rencontre
L’arbitrage reste donc un sujet sensible que tout le monde aimerait évoquer à chaque fin de rencontre et ce pour diverses raisons. La dernière rencontre que le stade du 1er-Novembre vient d’abriter (JSK-ESS) peut constituer une sonnette d’alarme. L’arbitrage ferait peur sur les stades, les rencontres de football ne produisent presque plus le spectacle attendu, elles sont souvent entachées par des fautes d’arbitrages, qui déshabillent le caractère sportif de la rencontre. Que faire ? C’est la question qui se balade d’un club à un autre. Au stade du 1er-Novembre de Tizi-Ouzou, le scandale était presque, ou voire même parfait. Deux penaltys non sifflés pour les jeunes joueurs kabyles, tout autant que les fautes. L’arbitre de la rencontre T. Bouderbala officiait pour la première fois en Ligue 1. Cette rencontre a vite fait réagir les dirigeants kabyles et les professionnels qui se sont interrogés sur cette manière de piloter un match de football.

L’avertissement de Medouar !
«Abdelkrim Medouar, le président de la LFP, par intérim, avait averti qu’il allait surveiller les dernières rencontres du championnat. Voilà, c’est fait», nous déclarait un supporter à la fin de la rencontre. «La JSK va, naturellement, dénoncer cet arbitre, auteur d’un cafouillage dans l’arbitrage, mais, que fera la commission chargée de réceptionner les rapports des clubs, notamment en cette fin de championnat ? Pratiquement rien, puisque c’est la fin, il va falloir, seulement tenir compte de ce qui s’est passé avec l’espoir que cela serve de référence». Au même moment, l’entraîneur par l’intérim, Kaced, regrette ce qui s’est passé, ses joueurs viennent de livrer un match il y a peine trois jours, mais la déception est grande lorsque cet arbitre n’a rien fait pour sauver l’image de la rencontre, «pour nous, il y a eu bel et bien deux penaltys.
Nous espérons que les instances prendront acte». Le président de la Ligue de football professionnel disait qu’il allait particulièrement surveillé «la JS Kabylie, la JS Saoura et l’ES Sétif pour leurs prochaines rencontres». Les observateurs n’hésitent pas à faire une relation avec ce qui se passe sur le terrain. Dans ce contexte, il faut rappeler que la Commission fédérale d’arbitrage (CFA), sous la conduite de son vice-président, Dr Mohamed Bichari, avait lors de sa première réunion, élargie aux Directeurs techniques régionaux d’arbitrage (DTRA), le lundi 10 mai 2021, mis l’accent «sur la nécessité de réformer progressivement et en profondeur le corps arbitral, notamment à travers la formation des instructeurs et donc des arbitres». En résumé, «le climat de confiance régnera sur l’ensemble de nos stades que lorsque la VAR trouvera sa place, elle seule évitera tous les conflits qui naissent lors des duels footballistiques, puisqu’elle est le seul outil qui mettra un terme à toutes ces situations qui fâchent», s’exprimait Madjid A. de Tizi-Ouzou.
H. Hichem