Plaidoyer pour des mesures urgentes en vue d’organiser une véritable transition économique

Le Plan d’action du Gouvernement (PAG) au Conseil de la Nation

Des membres du Conseil de la Nation ont mis en avant, lors de la séance consacrée au débat du Plan d’action du Gouvernement, la nécessité de prendre des mesures urgentes en vue, ont-ils dit, d’organiser une véritable transition économique. Insistant, au passage, sur l’impératif d’améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, de réviser l’échelle des salaires dans la Fonction publique de façon équitable, et d’encourager le responsable gestionnaire à prendre l’initiative, tout en mettant en place une loi relative à la protection des énergies gérantes intègres.
D’autres sénateurs ont, pour leur part, souligné la nécessité d’encourager la production nationale et réduire les exportations en résistant, ont-ils indiqué, aux lobbies d’importation et au marché noir et en les poussant à se tourner vers la création de projets de production locale. Appelant, au passage, à la levée du gel sur les projets de développement et à la récupération de certaines grandes entreprises publiques, qui connaissent une situation fragile, ainsi qu’à l’arrêt des campagnes pour mettre fin aux fonctions et nommer des cadres des grandes entreprises, ce qui, selon ces derniers, menace leur stabilité.
Les intervenants ont, en outre, insisté sur la nécessité d’éclaircir davantage le volet financier, notamment au vu des difficultés financières que traverse le pays, et de fixer les délais de mise en œuvre du Plan d’action sur le terrain tout en veillant à accélérer l’adaptation des textes juridiques y afférent.
«Ce Plan d’action manque de chiffres et données exacts, en ce sens qu’il ne détaille pas les ressources financières ni les délais nécessaires à sa réalisation, deux éléments essentiels pour garantir la concrétisation des projets qu’il prévoit», ont-ils fait remarquer, non sans relever l’absence d’exactitude dans les délais de réalisation.
Estimant que le financement et la compétence sont deux conditions nécessaires pour assurer la concrétisation du Plan dont les échéances et les ressources financières pour la réalisation ne sont pas fixées, ces mêmes membres du Conseil de la Nation ont, à l’occasion, appelé à préciser les outils de financement de chaque projet et à clarifier le calendrier de mise en œuvre de cet «ambitieux» Plan d’action du Gouvernement et les sources financières qui permettront sa mise en œuvre progressive.
Auparavant, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a indiqué que le Gouvernement, tend, à travers son Plan d’action, à mettre en place de nouveaux fondements permettant de concrétiser un développement global et durable, loin de l’économie de rente qui fait que les recettes du pays et son budget restent tributaires des fluctuations des cours du pétrole. «Le Gouvernement s’attèle à la mise en place de nouveaux fondements de relance économique à travers des réformes profondes des systèmes financier et bancaire, en ce sens qu’il sera procédé à la révision des mécanismes et conditions d’octroi des crédits, loin des pratiques de favoritisme prévalant anciennement», a-t-il dit devant les membres du Conseil de la Nation (Sénat).
Il s’agit aussi pour le Gouvernement, a poursuivi Aïmene Benabderrahmane, d’œuvrer à l’amélioration du climat des affaires, étant le principal catalyseur de la relance économique. Soulignant, au passage, la nécessité d’éradiquer l’économie parallèle et d’édifier une économie basée sur la connaissance, à travers le soutien des micro-entreprises et des start-ups.
Réitérant l’engagement du Gouvernement à hisser le pouvoir d’achat du citoyen et concrétiser son droit d’accéder à un logement convenable disposant de toutes les commodités, le Premier ministre a, à l’occasion, fait cas du parachèvement de plus de 13.000 projets de raccordement aux réseaux d’alimentation en eau potable (AEP), d’électricité et du gaz ayant profité à 1.043 communes. Adopté le 30 août dernier par le Conseil des ministres et, jeudi dernier à l’Assemblée populaire nationale (APN), ce Plan d’action, axé, essentiellement sur l’engagement de réformes structurelles destinées à relancer l’économie nationale et moderniser le système bancaire et financier est, rappelle-t-on, composé de cinq chapitres, à savoir la consolidation de l’État de droit et la rénovation de la gouvernance, la relance et le renouveau économiques, le développement humain et une politique sociale renforcée, une politique étrangère dynamique et proactive, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la défense nationale. Rabah Mokhtari