Le recul de la France néocoloniale

En Afrique et dans le monde

L’élection présidentielle en France d’avril 2022 n’échappe pas à la règle qui veut que l’extrême droite dans ce pays utilise l’Algérie pour sa propagande électorale. Cette fois, le Président en exercice, Emmanuel Macron, pour se faire réélire à un deuxième mandat, a, lui aussi, privilégié ce thème dans sa pré-campagne électorale, en s’attaquant à l’Algérie sur la base de contre-vérités pour, de toute évidence, plaire aux nostalgiques qui n’ont pas digéré l’indépendance de notre pays. N’en déplaise au Président Macron et aux nostalgiques du colonialisme qu’il tente de séduire, l’Algérie est présente dans le monde et plus spécialement en Afrique. C’est ce qu’a confirmé à Rome, ce vendredi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, en soulignant les projets d’intégration que l’Algérie œuvre à concrétiser dans leur profondeur africaine, à commencer par les pays voisins, au regard de la contribution significative qu’ils auront dans ce processus d’intégration au plan africain.
Il intervenait lors des travaux de la troisième réunion ministérielle Afrique-Italie qui ont débuté, vendredi à Rome, en présence des délégations de près de 50 Etats africains et des représentants de l’Union africaine (UA) et d’autres organisations régionales ainsi que d’experts, d’académiciens et d’hommes d’affaires.
En Libye particulièrement, l’Algérie apporte sa contribution sincère, désintéressée et décisive au rétablissement de la stabilité dans ce pays plongé dans le chaos par l’ingérence de la France et de l’OTAN et l’assassinat de Mouammar El Kadhafi, en 2011. Hier, Ramtane Lamamra a mis en avant les efforts de l’Algérie en faveur du rétablissement de la sécurité et de la stabilité en Libye à travers l’encouragement du dialogue libyen et la création du mécanisme des Etats voisins. Il y a quelques jours, le sommet France-Afrique a consisté pour le Président français à réunir «des jeunes proches de Paris qui vont surtout caresser Macron dans le sens du poil», ont commenté des observateurs avertis de la scène africaine. La réaction de l’Algérie aux propos irresponsables du Président Macron et surtout le contexte dans lequel ces propos ont été tenus, révèlent nettement le recul de l’influence de la France néocoloniale en Afrique et l’hostilité qu’elle suscite. C’est le cas du Mali. Selon le site d’informations Sputnik-France, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a accusé Paris d’avoir participé à la déstabilisation du Mali et à la montée en puissance du terrorisme.
«Le dirigeant a d’abord blâmé Paris et ses alliés pour leur action en Libye, qui a entraîné un afflux de terroristes vers le Mali. Mais il a aussi mis en cause directement l’armée française, l’accusant de former des groupes armés dans l’enclave de Kidal, dans l’Est du pays», précise Sputnik-France. Le Mali tourne le dos à la France néocoloniale et regarde ailleurs.
D’après l’Agence chinoise Xinhua, Choguel Kokalla Maïga a affirmé que «la coopération avec la Chine est l’une des plus utiles et fructueuses pour le Mali, (…) tous les Maliens en sont conscients».
«Il y a peu de domaines d’activités aujourd’hui sur le plan économique et social où la Chine ne montre pas qu’elle est un grand ami du Mali», a-t-il ajouté, citant l’exemple de l’entreprise Huawei qui s’occupe de construire le réseau national de fibre optique au Mali.
Tout récemment, la Chine a offert un lot de doses de vaccins contre la Covid-19, a ajouté Choguel Kokalla Maïga. «La lutte contre le terrorisme est aujourd’hui une priorité du gouvernement malien, nous espérons que la Chine, qui est compétente dans ce domaine, tend la main au Mali», a-t-il dit.
Le Premier ministre malien estime que «la Chine est disponible pour les pays africains, elle est sensible aux demandes des pays africains». Ce n’est pas seulement en Afrique que le Président Macron est en difficulté. Il y a quelques jours, la polémique à partir d’une information donnée par un journal britannique et démentie par l’Elysée, autour de la mise à disposition de l’Union européenne, par la France de son siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, a laissé entrevoir la fragilité de la diplomatie française, déjà ébranlée par l’affaire du marché perdu des sous-marins commandés par l’Australie.
A l’intérieur, la position du Président Macron est fragilisée par les protestations qui n’ont pas cessé sur le front social, depuis les manifestations des Gilets jaunes.
Lakhdar A.

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