Les premières sanctions tombent

Le bricolage, c’est terminé

Les répliques du séisme du stade Tchaker et de sa fameuse pelouse se font toujours ressentir. Dimanche, c’est au tour du ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderezak Sebgag, de réagir à travers une déclaration qui vous laisse perplexe : «J’avais reçu un rapport détaillé sur la pelouse du stade de Blida, accompagné de photos et vidéos, comme si elle était en excellent état. Malheureusement, ça n’a pas été le cas».L’image n’a pas échappé aux téléspectateurs qui regardaient Algérie-Niger ce vendredi pour le compte de la troisième journée des éliminatoires du Mondial-2022. Sur le terrain, des tâches brunâtres se distinguent sur la pelouse. En cause : la prolifération d’un champignon, le pyricularia. Elle a tout sauf l’air d’une pelouse de qualité digne des grands stades de football. Le gazon fait peur, les joueurs ou les entraîneurs qu’on approche ne veulent pas travailler dans ces conditions. Belmadi n’est certainement pas le premier à dénoncer l’état des terrains de football en Algérie, mais aussi bien d’autres entraîneurs l’ont fait. Mais cette fois-ci, les choses se sont tellement dégradées qu’il est urgent d’apporter les correctifs qui s’imposent. Les réactions et les dénonciations du sélectionneur et des joueurs ont enfin été entendues au plus huit niveau. La question est pourtant toute simple : «Quel football désirez-vous que l’on produise ?» Du beau jeu ? Cela est quasiment impossible puisque à maintes reprises le problème s’est posé. Le sera-t-il encore demain ?

Le stade de Tchaker confié la FAF
Le ministre de la Jeunesse et des Sports s’est exprimé ce dimanche 10 octobre à l’aéroport international Houari-Boumediene, avant son départ avec les Verts au Niger. «Le président de la République a tout à fait raison de parler de Issaba. Ce sont ces personnes, soit à titre individuel ou en groupe, qui agissent pour freiner tout développement, qu’il soit économique, culturel ou autre. Abderezak Sebgag a saisi cette occasion avant le départ pour confirmer que la gestion de la pelouse du stade Mustapha-Tchaker de Blida, est désormais sous le contrôle de la Fédération algérienne de football (FAF), et ce, suite aux nombreuses critiques dont elle a fait l’objet, à l’issue du match face au Niger (6-1).

«Je comprends les déclarations du président de la République»
La transparence de ses propos ne résume que la colère du gouvernement quant à l’état des lieux du stade. Ainsi, le ministre qui accompagnait l’Equipe nationale, sur invitation de son homologue nigérien Sékou Doro Adamou, pour assister au match face au Niger, mardi au stade Seyni-Kountché (17h), comptant pour la 4e journée (Gr. A) des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 au Qatar, a saisi cette occasion pour déclarer aux médias «j’avais le même sentiment de frustration exprimé par les joueurs et supporters. Maintenant, je comprends les déclarations du président de la République quand il a parlé de Issaba (gang, ndlr). Ce mot ne vise pas uniquement des personnes, mais il s’agit d’une mentalité, une culture qui est en train de s’installer chez nous. J’ai pris des décisions individuelles (sanctions, ndlr), touchant les personnes qui ont un rapport direct avec ce sujet».

Le mal est profond…
«Les gens à qui on a confié la gestion des infrastructures sportives ont pris l’habitude de gérer les choses comme s’ils étaient passagers. C’est regrettable d’en arriver là, pour un pays comme l’Algérie. J’ai pris des décisions immédiates, considérées comme des solutions urgentes pour remédier à ce problème. Le sujet est profond et nécessite plus de préparation», a-t-il ajouté.

L’ENS-STS entre en scène pour la formation…
«Le directeur de l’Ecole nationale supérieure en sciences et technologie du sport l’ENS/STS aura la lourde et délicate mission de former désormais une task-force, (force de travail) pour préparer les choses de manière scientifique et mettre ainsi fin définitivement à cette problématique», a déclaré le ministre, selon l’APS.

Les dernières réactions des joueurs raisonnent
«Je pense que le terrain là-bas (à Niamey, ndlr) sera meilleur qu’ici. C’est triste de le dire mais c’est une réalité. Il faut savoir que le terrain est très abîmé. Il est presque injouable. Il y a du sable, je ne comprends pas comment un pays comme nous puisse avoir une pelouse de la sorte», a regretté Mahrez.
«C’est grave pour un pays comme l’Algérie de posséder de telles pelouses. Pour aller au Mondial, il faudra mettre tous les atouts de notre côté. Nous au contraire, on donne plus de force à nos adversaires. On vient une fois par mois pour représenter l’Algérie. C’est une catastrophe de trouver les pelouses dans cet état. C’est grave», a réagi de son côté, Slimani.

Résumé H. Hichem

 

A voir
n ENTV : Niger-Algérie à 17h
n BeIN Sports 2 : Argentine – Uruguay à 20h