Rédha Tir expose les avantages de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC

Lors d’une journée d’étude organisée par le Cnese

L’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devrait permettre à l’Algérie de faciliter ses échanges commerciaux et d’envahir les marchés étrangers, a estimé, mardi à Alger, le président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Rédha Tir.
C’était en marge d’une journée d’étude que le Cnese a organisé, sous le thème : «L’Algérie et l’Organisation mondiale du commerce : quel avenir ?», que son président a exposé les avantages d’une possible adhésion de l’Algérie à l’OMC. A cet effet, il a souligné que les règles de libres échanges «équitables» instaurées par des organisations telles que l’OMC, permettraient à l’Algérie d’«envahir» les marchés étrangers, ce qui nécessitera, selon lui, de provoquer «un choc» dans l’appareil de production. Ce «choc» passera d’abord par l’encouragement de la production nationale, notamment par des opérateurs privés, activant dans les domaines de biens et services et qui devront compter sur leur capitaux et pas sur les fonds de l’Etat, soutient-il. M. Tir a déclaré, dans ce cadre, que le Cnese «va véhiculer une approche ambitieuse, dans ses recommandations, pour que l’Algérie puisse adhérer à l’OMC, tout en rappelant que cela reste un avis consultatif et que la décision reviendra au Gouvernement». Selon lui, l’adhésion de l’Algérie à l’OMC constitue «la troisième génération de ses réformes qui se traduira par l’intégration internationale : continentale et régionale». La première génération des réformes touche aux équilibres macro-économiques (équilibre de la balance commerciale et budgétaire), alors que la deuxième génération est d’ordre structurel (partenariats public-privé, diversification des investissements ou encore ouverture du capital des entreprises publiques, y compris les banques), rappelle-t-il. Le président du Cnese a relevé que l’Algérie avait réussi à lever bon nombre de réserves émises par l’OMC qui entravaient son adhésion, citant l’ouverture à l’investissement, notamment avec la suppression de la règle des 49/51, sauf dans certains secteurs stratégiques.
L’adhésion de l’Algérie à près de 57 accords internationaux bilatéraux dans le domaine du commerce et à près d’une dizaine d’accords sur l’environnement «confortent sa candidature», a-t-il ajouté. Les accords continentaux et régionaux signés par l’Algérie, à l’instar de celui de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ou la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE) ou encore l’accord d’association avec l’Union européenne, devraient constituer «des leviers» pour lui permettre d’accéder à des accords mondiaux comme celui avec l’OMC, estime-t-il.
M. Tir a souligné que cette adhésion comprenait des avantages, mais aussi des inconvénients que l’Algérie devra évaluer pour négocier au mieux les termes de son intégration à cette organisation. Il a mis l’accent sur le fait que pas moins de 164 pays avaient adhéré à l’OMC et que les quelques 30 pays restants ont enclenché le processus pour rejoindre cette organisation, notamment après l’avènement de la pandémie qui a causé «un chamboulement de la carte commerciale mondiale».
Djamila Sai