«La CRL est responsable des échecs»

Abdelkrim Medouar :

Abdelkrim Medouar, président de la Ligue de football professionnel par intérim, serait, selon de nombreux confrères, en perte de vitesse. L’autre question qui crash en plein milieu des commentaires et analyses, est celle de savoir, pourquoi le championnat devrait-il continuer à vivre des situations pareilles aux précédentes saisons ?
Pourquoi et qui a intérêt à préserver ce jeu qui ne favorise nullement le développement du football national ? Pourquoi chaque club entend-t-il appliquer ses propres règles jusqu’à semer des doutes sur l’application légitimes des textes en vigueur ? Faudrait-il utiliser un haut parleur pour rappeler la nécessité de rouer vers un développement sans problème et croire à un changement de saison qui sera meilleur que l’autre ?
Que les joueurs apprennent et comprennent à la fois que le terrain rassemble et ne divise pas, de ne pas confondre scène de théâtre et terrain de foot. Pourquoi des gestionnaires au niveau des instances négligent-ils la communication et le marketing. De telles questions dérangeraient-elles au point de refuser toutes critiques ? Peut-on, enfin, encore sérieusement parler de «barrière entre deux mondes», lorsque des hommes deviennent dirigeants, ou mieux, actionnaires majoritaires de clubs et qui ont pour mission de développer au sens légal du terme le football afin de le moderniser ?

Le foot rapproche et ne divise pas
Ce qui est certain, c’est que Medouar est conscient de ce qui se passe. Non seulement, mais les plus avertis évoquent le contenu de ses dernières déclarations qui froissent et étonnent à la fois plusieurs instances dont récemment la Chambre de résolution des litiges, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, les mots utilisés ne sont surtout pas ceux qui peuvent séduire ou rapprocher autour de lui les amis et cadres du football.

Medouar parle de la CRL
«Il récidive». Le verbe est lâché par un professionnel de la balle ronde. «Oui, il a une fois de plus cru que le terrain lui est favorable et qu’il peut alors, aller plus loin dans ses déclarations qui prennent l’allure de discours condamnés par quelques cadres du mouvement sportif».
Ce week-end, alors invité de la Chaîne 1 de la Radio algérienne, l’actuel président par intérim de la LPF accuse la CRL d’être à l’origine des échecs et des crises qui secouent le football national. Il étale sur les ondes de cette radio, les divers cas, sources d’anomalies, dont serait responsable la CRL. Il s’est interrogé sur quelles bases des joueurs de divers clubs sont libérés sans le moindre droit ? Ces libérations, seront selon lui, la véritable source du désordre du football professionnel.

«Ce n’est pas moi, c’est l’autre»
Visiblement hors de lui, Medouar est allé plus loin en soulignant que ces litiges ont créé un désordre financier, allant jusqu’à accuser la CRL d’être derrière la crise vécue par le football professionnel. «Une sortie médiatique inédite sans précédent qui a intrigué plus d’un et soulevé le courroux des concernés», écrit notre confrère. Un discours qui fait réagir la Chambre de résolution des litiges, via une mise au point adressée à la rédaction du journal, et ce, en guise de droit de réponse.
Dans cette lettre «les membres de la CRL ont d’abord tenu à rappeler que durant tout son mandat, il n’a pas tari d’éloges à l’égard de la CRL». Voilà que, d’un coup, il l’accuse de graves dépassements sans apporter la moindre preuve.

L’appel de la CRL à valoriser
le football
La Chambre de résolution des litiges a rafraîchi la mémoire et précise qu’en tant qu’organe indépendant, elle ne tolère aucune ingérence dans ses affaires internes, avant de contre-attaquer.
Elle accuse le patron de la LFP d’être à l’origine du chaos vécu par les clubs, à cause de sa «politique conjoncturelle désastreuse menant les clubs, d’année en année, à une crise structurelle».
La CRL l’invite à «concentrer ses efforts sur la valorisation et le développement du football national, d’appliquer les règlements nationaux et internationaux et stopper les tiraillements dont le football national en est le plus grand perdant».
«Le média, un promoteur…»
Ce qui se passe ne facilite pas la concrétisation des nouveaux objectifs que se fixent les instances. Personne ne peut ignorer que le média devient avant tout un promoteur. Innovations technologiques, fabrications de vedettes grâce à des méthodes empruntées au monde du cinéma. La télévision fait du contenu, le joueur devient une star, augmente sa notoriété et ainsi sa valeur marchande. Le marché du foot transforme la passion en bénéfices et les fans en consommateurs.
«L’expression peut éventuellement faire mal à certains, mais il s’agit tout simplement de la mise en scène d’un spectacle», explique Charles Biétry, en reprenant à son compte la fameuse prédiction d’Ernest Chamond, inventeur de la télévision, qui, en 1927, déclarait que le foot deviendrait «le plus grand spectacle télévisuel».
H. Hichem