Rejet absolu de l’ingérence et place à la question mémorielle

Relation de l’Algérie avec la France

Entre l’Algérie et la France, la situation, côté algérien, tend à se stabiliser à travers les positions officielles qui expriment fermement le rejet absolu de toute ingérence de la partie française et qui réaffirment tout aussi fermement la place essentielle de la question mémorielle dans les relations entre les deux pays. La déclaration du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, dans un entretien accordé à la Chaîne russe «Russia Today» (RT) diffusée samedi 23 octobre 2021, est sans ambiguïté : «L’Algérie ne tolère aucune ingérence dans ses affaires internes de quelque partie que ce soit, à plus forte raison lorsqu’il s’agit des autorités de l’ancien pays colonisateur».
Plus récemment, lors d’une conférence parlementaire organisée mercredi par le Conseil de la Nation sur le thème du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, lui-même moudjahid, est revenu, pour sa part, sur la question mémorielle, en rappelant la particularité du colonialisme français qui est un colonialisme de peuplement, et sa tentative de génocide pour faire disparaître le peuple algérien et le remplacer par des gens venus de France et d’Europe. Salah Goudjil a confirmé le chiffre donné par le Président Abdelmadjid Tebboune concernant le nombre de chouhada : le bilan des tueries coloniales durant l’occupation française, de 1830 à 1962, est de
5.600 000. S’appuyant sur des données démographiques de source française relatives à la population algérienne durant l’occupation coloniale en Algérie, Salah Goudjil a réaffirmé qu’il est tout à fait juste de parler de génocide.
Celui-ci, a-t-il fait observer, ne s’est arrêté que parce que la France avait besoin de «chair à canon» durant les deux Guerres mondiales (1914/18 et 1939/45) pour lesquelles, elle a mobilisé les Algériens.
Au plan des relations internationales, l’Algérie a réaffirmé, face à la France, son droit d’Etat souverain de prendre et d’appliquer des décisions souveraines. C’est ce que l’Algérie a fait, en prenant «des mesures concrètes pour exprimer son mécontentement quant à l’ingérence dans ses affaires internes, à travers la convocation de son ambassadeur pour consultations, mais aussi par une décision souveraine portant fermeture de son espace aérien aux avions militaires français», comme l’a indiqué Lamamra. La décision de fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français n’a aucun rapport avec une prétendue volonté d’une présence russe au Mali. «Nous n’avons pas d’informations précises, ni de la partie russe, ni de la partie malienne, au sujet de la coopération militaire entre les deux pays», a fait savoir le chef de la diplomatie algérienne. Par ailleurs, Ramtane Lamamra a rappelé que «tout ce qui touche les intérêts, la sécurité et la stabilité du Mali touche, dans le même temps, les intérêts, la sécurité et la stabilité de l’Algérie», rappelant les relations historiques entre les deux pays. A propos de la détérioration des relations diplomatiques entre le Mali et la France, Ramtane Lamamra a indiqué que «nous nous devions d’écouter les reproches faits par les autorités maliennes à la France», outre le rejet populaire des attitudes de certaines forces françaises déployées dans ce pays. Nous considérons les déclarations officielles françaises attentatoires à l’Etat du Mali comme étant de l’ingérence dans les affaires internes de ce pays». Dans le même sens, dans un entretien à l’agence de presse turque Anadolu Agency le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, a salué, jeudi, l’émergence «claire» d’un nationalisme africain «hostile» au cadre néocolonial créé par la «Françafrique».
Il a ajouté que tous les pays d’Afrique subsaharienne, les pays d’Afrique de l’Ouest et la région du Sahel, considèrent la présence française comme un mépris. Mercredi, le ministère de la Communication avait appelé l’Agence France presse (AFP) à «cesser immédiatement» sa campagne hostile et odieuse contre l’Algérie, sous peine de non-renouvellement de l’accréditation et son interdiction d’exercer en Algérie. Par inconscience ou délibérément, l’AFP en a remis une couche dans son acharnement contre l’Algérie, loin de la pratique médiatique et journalistique et en oubliant la crédibilité, l’objectivité et l’éthique déontologique de la profession
Lakhdar A.