Un relâchement et de hauts risques

 On assiste à un relâchement sans précédent au niveau de la capitale. Que ce soit au niveau des commerces ou dans les lieux publics et même dans les lieux de détente, un relâchement sans précédent est à signaler. Les images sont indescriptibles. Une charge humaine importante, loin de respecter la distanciation sanitaire, est observée dans les bureaux de poste, où les queux interminables sont toujours présentes et beaucoup de clients ne portaient pas le masque sanitaire pourtant exigé. Les bureaux de poste enregistrent, chacun, une moyenne de 1.000 transactions par jour, du jamais vu depuis des années.

Une affluence considérable due notamment au non fonctionnement de certains appareils de distribution automatique de billets de banque par carte. «D’habitude, les chaînes ont lieu le 22 du mois, lorsqu’arrive la pension de retraite, mais depuis des mois, voire depuis l’apparition de la pandémie, les chaînes ont lieu quotidiennement. Et malgré les nouvelles mesures prises par l’Etat concernant les nouvelles dates de versement des pensions, cela n’a pas permis la diminution des queux», dira un sexagénaire qui, devant une queue interminable devant le bureau de poste d’Ouled Fayet, doit attendre son tour car avant lui, 160 personnes le précède. Dans les marchés, les images d’attroupement font légion. Aux bureaux de la société nationale de l’électricité et du gaz, les chaînes sont considérables, malgré l’annonce faite par la société de ne pas procéder à la coupure de l’énergie électrique pour non payement de redevances durant la période de confinement. Alger risque de connaître un nouveau triste scénario dans son combat contre le virus de la Covid-19 vu le relâchement sanitaire de la population locale.

Une éventuelle recrudescence du Coronavirus, due notamment au non respect des mesures sanitaire de nombreux citoyens, peut avoir lieu à nouveau. Le récent déconfinement décidé par l’Etat pour une période de 21 jours dans certaines villes du pays, a été mal interprété par de nombreux citoyens qui ont vite crié victoire contre le corona et nombreux sont ceux qui ont abandonné les mesures de lutte contre la pandémie. D’autres n’ont jamais respecté ces mesures. Les appels au respect des mesures n’ont pas trouvé écho auprès de certains. L’amende de 10.000 dinars infligée par les autorités pour le refus de mettre les bavettes n’a pas réussi à raisonner ceux qui refusent de participer à la lutte contre le corona. Malheureusement, une frange de la population refuse toujours de croire que le danger est là juste devant nos portes. Un comportement irresponsable et une mentalité inadaptée avec la conjoncture et qui risquent de peser très lourd sur la propagation du virus mortel dans les prochaines semaines, voire durant une période saisonnière la plus cruciale.
S. Abi