Le 1er novembre 1954, le Front de Libération Nationale (FLN) a lancé la lutte armée contre le colonialisme français. Cette initiative a abouti en juillet 1962, au recouvrement de l’indépendance de l’Algérie. Les nombreux attentats de cette nuit ont visé des cibles symbolisant le régime colonial : attaque d’une gendarmerie, sabotages et incendies de récoltes, embuscades contre les forces de l’ordre, etc. Dès le 5 novembre, le ministre français de l’Intérieur, François Mitterrand déclarait que «la seule négociation, c’est la guerre», Il persiste à prétendre que «l’Algérie c’est la France, et que la France ne reconnaîtra pas, chez elle, d’autre autorité que la sienne».

Pour l’historien français, Guy Pervillé, spécialiste de l’Histoire du colonialisme, du nationalisme algérien et de la Guerre de libération, «le 1er novembre 1954 est la date à partir de laquelle est devenu de plus en plus évident l’échec des gouvernements français successifs, depuis plus d’un siècle, à faire de l’Algérie une nouvelle province». Il estime, dans un entretien avec l’APS, que la date du déclenchement de la Révolution de Novembre 1954 représente «un échec particulièrement manifeste de la part des Républicains qui, après avoir proclamé en 1848 l’assimilation de l’Algérie à la République française, avaient rejeté la politique du ‘’royaume arabe’’, préconisée par l’empereur Napoléon III de 1860 à 1870, et qui avaient prétendu poursuivre une assimilation mythique en ignorant les réalités démographiques». Il y a quelques jours, le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, lui-même moudjahid et acteur et témoin du déclenchement de la Guerre de libération nationale, soulignait la dimension populaire de la Révolution du 1er novembre dénuée de commandement individuel et de leadership partisan. Il rappelait que les six dirigeants architectes de son déclenchement s’étaient réunis sous un slogan unifié «Par le peuple et pour le peuple» sous la direction du Front de libération nationale (FLN) et l’Armée de libération nationale (ALN).

Salah Goudjil insiste sur le fait que les six dirigeants ont renoncé, au lendemain de leur décision de déclencher la Révolution lors de leur réunion historique le 23 octobre 1954, à toutes leurs appartenances partisanes, à leurs identités politiques et leur loyauté envers une quelconque partie et se sont réunis sous un slogan unifié ‘’Par le peuple et pour le peuple’’. Il s’agit d’une Révolution populaire. Dans ce sens, la commémoration du 1er Novembre 1954 représente parfaitement pour le peuple algérien un moment de ressourcement et de communion autour d’un élément fondamental de son identité nationale et de son histoire.
L. A.