L’Opep+ accroît sa mainmise sur le pétrole !

L’Europe et les Etats-Unis au bord d’une crise énergétique imminente

Aujourd’hui, le marché de l’énergie international est sans boussole. La crise énergétique qui touche principalement les pays développés et consommateurs annonce un retour en force des énergies fossiles indispensables pour la relance industrielle, et ce, au mépris de l’action climatique. Cette dernière n’est qu’une entente de façade entre les pays développés qui, depuis plusieurs semaines, exhortent les pays membres du groupe informel Opep+ à l’ouverture franche du robinet du pétrole et de gaz afin de réduire les prix de l’énergie qui s’envolent sur le marché intérieur depuis deux mois.

Depuis quelques jours, les regards sont rivés sur la réunion ministérielle de l’Opep+ qui se tiendra aujourd’hui à Vienne, par visioconférence, dans l’espoir d’une réponse favorable de l’Alliance aux doléances des pays industriels, notamment, des Etats-Unis qui vit une pénurie d’essence qui menace son économie. D’autres pays sont pris au piège du gaz et du pétrole et luttent pour obtenir suffisamment de réserves en gaz et pétrole pour combler le manque d’approvisionnement en électricité et en carburants. Malgré cette situation préoccupante et surtout handicapante, les analystes financiers et économiques ne s’attendent pas à de grands changements de stratégie de la part de l’Opep+ conduits par l’Arabie saoudite et la Russie. En colère contre la stratégie de la Russie, des pays européens et les Etats-Unis n’hésitent pas à accuser la Russie d’être à l’origine de cette crise et la Chine de l’échec de l’action climatique.

Lors de son intervention au cours de la COP26, tenue à Glasgow, en Ecosse, le président américain Joe Biden a demandé aux pays de l’Opep+, qui a jusqu’ici été insensible aux pressions de Washington, d’augmenter leur production de pétrole, tenant pour responsable le cartel de la crise énergétique. «Si vous jetez un œil aux prix de l’essence, aux prix du brut, c’est la conséquence du refus de la Russie ou des pays de l’Opep d’extraire plus de pétrole», a-t-il déclaré. Les Etats-Unis, malgré leurs engagements dans la lutte contre le réchauffement climatique, ont besoin des énergies fossiles pour redynamiser leur industrie et réchauffer leur population cet hiver. Le pays est aussi préoccupé, de surcroît par la récente déclaration du vice-ministre iranien Ali Baghéri qui a annoncé la reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien «avant la fin du mois de novembre». Ce qui pourrait bouleverser à nouveau le marché de l’énergie et les objectifs de la COP26. Les Etats-Unis et l’Europe sont pris au piège des pays producteurs du pétrole et de gaz qui connaissent depuis des semaines des niveaux record. Les prix du baril de Brent ont évolué hier sur un ordre dispersé, mais reste proche de l’équilibre, à 84 dollars. Le rebond des prix du pétrole a redonné de l’espoir aux économies des pays dépendants des recettes des hydrocarbures, tel que l’Algérie qui a déjà décidé de réactiver le fonds de régulation des recettes (FRR) soldé en 2017.
Samira Takharboucht