Benabderrahmane prône la «transparence et rigueur réglementaire»

Au 6ème Forum annuel des finances publiques dans les pays arabes

«L’Algérie, en quête d’efficience et d’efficacité de ses politiques liées à la gestion des finances publiques, s’apprête à mettre en place un nouveau cadre pour les PPP, repensé sous l’angle de la bonne gouvernance, de la transparence et du partage des risques et des gains entre le secteur public et le secteur privé», a déclaré le Premier ministre, lors de son intervention à la 6ème
Réunion du Forum annuel des Finances publiques.Organisée conjointement par le Fonds Monétaire Arabe (FMA) et le Fonds Monétaire International (FMI), cette rencontre annuelle est l’occasion pour échanger et discuter des stratégies et trajectoires à moyen et à long terme des pays arabes pour redresser leurs comptes publics afin de sortir de la crise et des mesures fortes de redressement prises par chaque gouvernement pour atténuer progressivement les effets de la crise sanitaire et économique. ­­­
Pour faire face à la crise financière en apparence très sévère, l’Algérie, à l’instar des autres pays du monde, notamment arabes, a dû intervenir régulièrement par la mise en œuvre de nouvelles mesures additionnelles consécutives pour soutenir son économie et les ménages. Ces dispositions ont induit une forte hausse des dépenses publiques, qui impacte lourdement le budget de l’Etat, mais nécessaire pour maîtriser la situation sanitaire et socio-économique du pays. L’Algérie pense aujourd’hui à son plan de sortie de crise et affiche de grandes ambitions pour redresser ses finances publiques, misant sur la reprise économique et la mise en œuvre de son Plan de relance économique et des réformes structurelles et financières globales. L’Etat prévoit le changement de son modèle de gestion des comptes publics et déclare la guerre aux pratiques financières illicites.
Plusieurs changements sont déjà en prévision pour améliorer la gestion des finances publiques. Ces réformes s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle politique économique et financière du pays basée sur un nouveau mode de gouvernance plus rigoureux et transparent et sur le renforcement de l’investissement public local et international en Algérie, important pour générer des financements et garantir la stabilité socio-économique. Réduire le choc de la crise financière et réduire les déficits publics en misant, également, sur la promotion des exportations hors hydrocarbures.
Dans son allocution, le Premier ministre et ministre des Finances a mis en avant les défis que le Gouvernement algérien devra relever de développement des ressources financières, de l’investissement et de l’exportation. Pour relever ce défi, il est indispensable d’impliquer tous les opérateurs économiques, publics et privés. Créer une véritable synergie entre le secteur public et privé (partenariat public-privé) pour accompagner, progressivement, les investisseurs. Cette solution apporte des réponses aux financements. Dans son allocution, M. Benabderrahmane a évoqué «l’expérience de l’Algérie dans le domaine du financement des grands projets d’infrastructure, notamment à travers des Partenariats Publics-Privés (PPP), en tant qu’outil visant à promouvoir un développement économique plus durable».
Ces démarches seront accompagnées par la modernisation du système bancaire, douanier et financier pour plus de transparence. Œuvrer, également, à l’intégration de l’argent informel dans le circuit bancaire et revoir, en parallèle, la réglementation des changes et la loi sur la Monnaie et le Crédit. Des révisions indispensables pour se mettre en adéquation avec les objectifs des opérateurs économiques et des exportateurs algériens. Compter aussi sur le recouvrement fiscal (pétrolier et ordinaire) et le Fonds de régulations des recettes (réactivé) pour couvrir les déficits.
L’Algérie n’hésite pas d’ailleurs à ouvrir davantage son portefeuille budgétaire pour soutenir son Plan de relance économique dans l’objectif d’atteindre le juste équilibre entre ses dépenses et recettes.
Il fait déjà depuis quelques jours la promotion de la nouvelle loi sur l’investissement. L’une des principales étapes de réformes structurelles et profondes à mettre en œuvre, selon lui. Cette loi offre plus de flexibilité réglementaire en faveur des investissements étrangers directs, grâce à l’abrogation de la règle 51/49, toutefois, soumis au principe de gagnant-gagnant. Pour rappel, un projet de loi réglementant le partenariat entre les secteurs public et privé, comme un des moyens de financement des projets infrastructurels est en cours d’élaboration. L’Algérie a exposé son expérience et a assisté aux présentations des autres pays. En effet, ce forum arabe des finances publiques était une occasion aussi pour «discuter des défis auxquels les décideurs politiques de la région sont confrontés et d’échanger leurs expériences sur les principales questions liées aux finances publiques et leur impact sur le développement économique et social dans la région arabe».
Samira Takharboucht