Le musée du Moudjahid fête le 169e anniversaire du carnage des 2.500 martyrs

Laghouat

Le 4 décembre 1852, la population de Laghouat avait subi un carnage des plus atroces perpétré par les forces coloniales françaises contre le peuple algérien, recourant même à l’utilisation des armes interdites. En commémorant le 169 ème anniversaire, le musée du Moudjahid de Laghouat a rendu hommage avant-hier à la résistance de la population de Laghouat, à travers une rencontre animée par une pléiade de Moudjahidine et d’universitaires. Participants à cette commémoration, les enseignants d’Histoire et les Moudjahidine ont mis en avant l’utilisation par l’armée coloniale, lors de leur invasion de Laghouat, d’armes interdites pour dissuader la population locale, faisant plus de 2.500 martyrs. Selon le Moudjahid Mohamed Bouziani, cette invasion a été qualifiée de «holocauste», eu égard aux armes toxiques interdites utilisées alors par les forces coloniales, dont le chloroforme, dans le bombardement de la ville, engendrant morts, dévastation et désolation. Dr. Mâamar Djirène, enseignant d’histoire à l’université de Laghouat, a souligné que « le recours des forces coloniales à l’utilisation d’armes prohibées dans leur assaut était le seul moyen de prendre la ville, qui était ceinte d’une muraille empêchant tout accès de l’ennemi par voie terrestre ». Et d’ajouter : « Après la chute de la ville, les soldats français ne se sont pas empêchés de dévaster la ville, en procédant aux incursions dans les habitations pour terminer leur massacre, jusqu’à tuer les enfants de sexe masculin, les voyant déjà comme les futurs résistants, épris de liberté, et défenseurs de la région et de son identité culturelle et religieuse ». Le directeur des Moudjahidine de la wilaya de Laghouat, Mohamed Hamlouche, a révélé, de son côté, que le musée local du Moudjahid renferme de nombreux témoignages d’officiers de l’armée coloniale dans leurs mémoires sur la résistance qui leur a été opposée à Laghouat. Des mémoires dans lesquelles l’un des officiers confiait que « après avoir caché tous les cadavres, Laghouat était devenue une ville morte, vidée de sa population, et où seuls les soldats français régnaient ». « Les massacres furent insoutenables, et les foyers, les tentes et les rues étaient jonchés de plus de 2.500 morts, des deux sexes, et auxquels même les nourrissons n’ont pas été épargnés par les sanguinaires français cherchant à semer la terreur parmi les tribus résistantes du Sahara », a-t-il ajouté. M. Hamlouche a qualifié, au terme de son intervention, ces mémoires d’aveux de « la cruauté de l’un des plus violents et atroces massacres de populations que l’Histoire ait connu ».