Appel à éliminer les inégalités entre hommes et femmes en matière d’emploi

Forum international de la femme (FIF)

La directrice du Bureau de l’Organisation internationale du Travail (OIT) à Alger, Ghania Bikhazi, a souligné, avant-hier à Alger, l’impératif de redoubler d’effort pour éliminer les inégalités entre hommes et femmes en matière d’emploi en Algérie.
S’exprimant lors de la première édition du Forum international de la femme (FIF), organisé par la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Mme Bikhazi a rappelé que le taux d’emploi des femmes en 2019 ne dépassait pas 13,5% tandis que celui des hommes était de 61,2%.
Face ce constat, Mme Bikhazi a appelé à faire de l’égalité hommes-femmes une priorité en Algérie, en matière d’emploi, de formation et d’accès aux postes de responsabilités.
Pour sa part, le Directeur général (DG) de l’Agence nationale de l’emploi (Anem), Abdelkader Djabeur a affirmé, que le taux d’intégration des femmes algériennes dans le monde entrepreneurial était encore faible, citant comme preuve les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) qui font état de 400.000 femmes activant dans le domaine libéral.
Le responsable de l’Anem a imputé ce chiffre faible à la difficulté d’obtenir un financement, au manque de formation, à la difficulté d’intégrer le milieu professionnel, de concilier vie professionnelle et vie familiale, ou encore certaines difficultés «à caractère social et culturel» qui continuent à bloquer les femmes.
«Nous n’avons pas de femmes à des postes de P-dg ou de conseiller. Il y a là une pépinière de compétences qui stagne», a déploré la consultante en transport aérien Ouiza Mouheb. Pour remédier à ce constat, elle a proposé de réaliser des audits de parité homme-femme au sein des entreprises et de mettre en place un plan d’action muni de mécanismes permettant de connaître clairement les critères de promotion. Il s’agit, selon elle, de créer un système d’information qui répertorie les compétences nationales.
La P-dg du groupe Saidal, Fatoum Akacem, a incité la femme algérienne «à se donner tous les moyens» de s’intégrer au niveau des hauts postes de responsabilité notamment avec leur bagage professionnel.
«Le leadership de la femme algérienne est désormais une réalité», a-t-elle estimé.
Pour sa part, l’inspectrice centrale des impôts et recouvrement au niveau de la wilaya de Constantine, Souhila Smati, a rappelé que le système des quotas a permis de mieux intégrer les femmes dans la sphère politique et économique du pays.
«Mais ce système a pris en considération la quantité mais pas la façon d’intégrer la femme au sein des Assemblées élues», a-t-elle argué, ajoutant qu’il y a une réelle volonté politique que les partis, les associations et les différentes organisations doivent mettre en œuvre sur le terrain.
Intervenant lors de ce panel, l’avocate et juriste tunisienne, Hamida Mrabet, a indiqué que l’implication des femmes dans l’économie doit poser le dialogue autour de la place de la femme dans la prise de décision.
«Les plus grands handicaps pour nous en tant que femmes arabes ce sont les mentalités», a-t-elle tranché, notant que «lorsque la femme atteint un poste important de responsabilité, elle est considérée comme une privilégiée».
Quant à elle, la chef d’entreprise sénégalaise, Ngone Ndoye, a rappelé que la participation de la femme à la vie active en Afrique est globalement «plus importante que partout ailleurs».
Manel Z.