Hervé Renard parle de la CAN-2022 et évoque l’Algérie

La fête n’est pas encore finie, elle ne fait que commencer. Et elle ne s’achèvera pas mercredi, ni même samedi, tant que le rêve est encore possible, celui de décrocher ce trophée pour lequel les Verts se battent sur les terrains de football du Qatar.Ce qui est surprenant, c’est être le témoin de cette relève, de cette nouvelle équipe aux nouveaux projets, aux nouveaux rêves d’êtres, l’exemple des ténors de Belmadi. La meilleure preuve sont ces qualifications qu’ils enchaînent dans le cadre de la Coupe arabe. La toute dernière est cette libération par les Algériens des terrains… de football que les Marocains croyaient occuper à tout jamais, du moins au samedi 18 décembre.

L’Algérie y croit fort pour la suite
Une étincelle a fait exploser de joie tout un peuple, il n’a pas fallu une organisation spéciale, ou un rendez-vous pour occuper les boulevards, les rues, les quartiers, animer les villages, rien de ça. L’Algérie est combative, et elle le restera encore lors des prochaines échéances qui s’annoncent, certes difficiles, mais tout semble faire exciter les Algériens à bien tenir la barre. Hervé Renard, un sélectionneur qui a connu ces mêmes ambiances, celles des Coupes d’Afrique pour avoir été sélectionneur de plusieurs sélections africaines comme celles de la Zambie, la Côte d’Ivoire ou encore du Maroc livre ses impressions sur la prochaine CAN au journal français Onze Mondial.
«Les Coupes d’Afrique sont toujours belles»
A la question de savoir à quelle Coupe d’Afrique des Nations doit-on s’attendre au Cameroun ? Il ne se cache pas, il trouve que «les Coupes d’Afrique sont toujours belles et d’autant plus pour cette édition 2021». Cette beauté est surtout renforcée par la participation des grosses équipes afriques qu’il connaît, d’ailleurs merveilleusement bien. «Tous les gros seront au rendez-vous, ce qui va donner une compétition difficile mais intéressante», s’est-il exprimé. Il évoque ces empreintes qui l’ont marquées et qui lui font rappeler d’énormes belles choses.

Des souvenirs qui ne le quittent
«Forcément les deux victoires (en 2012 avec la Zambie et en 2015 avec la Côte d’Ivoire, ndlr). Avoir la chance de remporter la CAN deux fois, c’était quelque chose d’inespéré, quand j’ai mis les pieds en Afrique en 2008 en tant qu’assistant de Claude Le Roy au Ghana», déclare-t-il au journal, avant de survoler ses réalisations à l’image du quart de finale avec la Zambie contre le Nigeria en 2010… «On perd aux penalties alors que personne ne nous attendait». Il fait référence à un souvenir amère, «lorsqu’en 2013 après trois matches nuls, après avoir été champion d’Afrique avec la Zambie… On ne passe pas le premier tour, ça s’est joué à très peu de chose». Il cale au premier tour, ça s’est joué à très peu de choses, dira-t-il, mais pas seulement puisqu’il se rappelle qu’avec le Maroc en 2019, ce n’était pas formidable «on gagne nos trois matches de poule puis on perd en 8es de finale aux tirs au but contre le Bénin alors qu’on manque un penalty à la 89e minute».

L’Algérie, un parcours remarquable
Sur un autre chapeau, il donne son avis sur les sélections qui peuvent surprendre lors de cette CAN-2022. Pour lui, l’Algérie a un parcours qui s’illumine par son titre de champion d’Afrique, et ce, «depuis l’arrivée de Djamel Belmadi, ce parcours est tout simplement remarquable… Il a su employer les bons mots, trouver la bonne formule et rester dans la continuité». Pour Hervé Renard «après un grand titre, on peut parfois s’attendre à des moments plus difficiles, mais l’Algérie a su gérer parfaitement l’après Coupe d’Afrique ? L’Algérie sera encore favorite avec le Sénégal et le Cameroun».

Le Sénégal, le Maroc et les autres
Il évoque le Sénégal, parce que cette équipe est restée depuis des années dans la même dynamique. Et d’estimer que les Sénégalais seront là avec de nombreuses individualités… et sur papier, elle est très impressionnante. Quant au Cameroun qui est un immense pays de football, la CAN chez eux est, selon lui, quelque chose d’exceptionnel. Il estime qu’il sera difficile de l’abattre chez lui.
Le Maroc gagne tous ses matches, mais il y tient à une remarque importante, celle de rappeler qu’il joue tous ses matches à domicile. Le groupe n’est pas d’une difficulté énorme, mais il sera au Cameroun. L’ex-sélectionneur marocain pense que le Ghana, la Côte d’Ivoire qui va devoir digérer son élimination des éliminatoires de la Coupe du monde.
A une question relative aux meilleurs joueurs, il citera d’entrée Mohamed Salah le Sénégalais Sadio Mané et son gardien Edouar Mandy, Kalidou Coulibaly ? Idrissa Gueye. A ne pas oublier l’Algérien Riyad Mahrez, l’Ivoirien Sebastien Haller, le Camerounais Karl Toko Ekambi et bien sûr le Marocain Achref Hakimi, enfin les frères Jordan Ayew. Il y a aussi les Tunisiens, les Nigériens… Ce sera une CAN superbe.

Synthèse de H. Hichem