Des questions épineuses dans le dossier de la FIFA (2e partie)

Pour le journaliste, Philippe Auclair, consultant sportif, écrivain et biographe français spécialiste du football exerçant en Angleterre, auteur de cette enquête publiée par le Journal Eurosport, le 24 janvier 2022 qui révèle dans cette édition, une enquête sur les soubresauts du président de la FIFA Gianni Infantino, où il a élu domicile, la veille de la Coupe du Monde 2022, au Qatar, fait soulever une tempête d’interrogations. Le communiqué n’explique rien par rapport au déménagement
Le journal «évoque le communiqué de presse du Conseil de la FIFA» mais la réponse «n’était pas des plus détaillées ou des plus instructifs». Qu’on en juge sur pièce : «Le président de la FIFA a également informé le Conseil de la FIFA de son intention de se rapprocher de la Coupe du monde de la FIFA, et par conséquent, de partager sa présence entre Zurich, Doha et le reste du monde pour s’acquitter de ses devoirs présidentiels» et d’ajouter «qu’en définitif, le communiqué n’explique rien par rapport au déménagement, ou à la location d’une villa, ou même d’une décision – une intention, tout juste… Que Gianni Infantino continue de payer ses impôts en Suisse, comme le précise la FIFA pour éviter toute ambigüité», n’aura pas fait taire les interrogations.

Une relation exceptionnelle,
voire surprenante
Cette soudaine relation au caractère exceptionnel (des plus étroites et des plus chaleureuses) intrigue plus d’un, et ce, à un moment où des critiques dont ne cesse de faire l’objet l’émirat à commencer par «le sort des travailleurs immigrés qui constituent près de 90% de la population du pays et qui, sont toujours dans un état de semi-servitude et ont payé un terrible tribut humain à la préparation du Qatar pour le Mondial». Pire encore, écrit le journaliste qui ne peut faire passer sous silence «les soupçons de corruption dans l’attribution de la Coupe du monde à l’Emirat le 2 décembre 2010, qui, malgré les dénis répétés du Comité Suprême, font toujours l’objet d’enquêtes des justices suisse, américaine et française».

Infractions financières et fiscales (OCLCIFF)
Le Parquet national financier français, qui auditionna récemment l’ancien secrétaire général Jerôme Valcke, dans le cadre de cette affaire, écrit le rédacteur de l’enquête, est un «(développement de taille qui, bizarrement, fut passé sous silence par le reste de la presse française), n’a, contrairement aux apparences, jamais «lâché le morceau», pas plus que les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), qui continuent de plancher sur – entre autres – le fameux déjeuner de l’Elysée du 23 novembre 2010, au cours duquel Michel Platini, longtemps favorable à la candidature des USA, s’était retrouvé en compagnie du Président Nicolas Sarkozy…», cadre l’auteur de l’enquête.

Le président de l’UEFA soutient la candidature qatarie…
Non seulement mais, aussi, révèle le fait que «le président de l’UEFA a fini par soutenir la candidature qatarie, entraînant d’autres votants de sa confédération dans son sillage, et garantissant ainsi la victoire-surprise du seul pays candidat dont le dossier avait été marqué au rouge par la Commission technique de la FIFA». Pire encore, cette enquête fait ressortir le travail du FBI qui «était allé droit au but en affirmant noir sur blanc, dans un document rendu public au tribunal du district de Brooklyn en avril 2020, que trois membres du Comité exécutif de la FIFA avaient reçu de l’argent en échange de leurs votes en faveur du Qatar pour l’organisation de la Coupe du monde de 2022».
(A suivre)
synthèse H. Hichem