L’ambassadeur de France invité à quitter le pays

Mali

Les autorités maliennes ont invité l’ambassadeur de France de quitter le pays, dans une nouvelle escalade de la brouille entre Bamako et Paris, a annoncé lundi la télévision d’Etat.«Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale (et) qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures», a annoncé un communiqué lu par la télévision d’Etat.
Les autorités maliennes ont justifié cette décision par les récentes déclarations « hostiles » de responsables français à leur encontre.
Le ministre des Affaires étrangères malien Abdoulaye Diop a estimé dimanche que les tensions entre Paris et Bamako étaient dues au fait que les autorités maliennes de transition aient «touché» aux intérêts de la France en excluant des élections en février. Selon lui, les partisans d’élections le 27 février, la date initialement prévue, souhaitent que «les mêmes personnes reviennent prendre le pouvoir».
«Le scénario idéal imaginé par l’Elysée a volé en éclats, une sorte de désengagement graduel et ordonné, a volé en éclats», a déclaré lundi 31 janvier sur franceinfo Vincent Hugeux, journaliste, enseignant à Sciences Po, après l’annonce par lle gouvernement de transition du Mali de l’expulsion sous 72 heures de l’ambassadeur de France. La France a «pris note» de l’expulsion de son ambassadeur, a déclaré lundi le ministère français des Affaires étrangères. «On sent bien dans la réponse officielle de la France, une volonté de sortir d’un tête-à-tête mortifère avec Bamako», a souligné le journaliste.

L’opposition politique dénonce une humiliation
Plusieurs candidats à la présidentielle ont réagi à l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali. «La France a perdu une influence folle en Afrique», a affirmé la candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen, sur Europe 1. La candidate LR Valérie Pécresse a critiqué un manque d’anticipation de l’exécutif, estimant que «le renvoi de notre ambassadeur est une humiliation».
Jean-Luc Mélenchon, depuis longtemps hostile à la présence de troupes françaises au Mali, considère qu’il «est temps pour la France de revenir au réel et de vider l’abcès avec le pouvoir malien actuel. Et que l’Assemblée nationale soit saisie et décide d’un plan d’actions», «avant que les sacrifices et nos morts au Mali n’aient été rendus vains, avant que la déchirure soit complète».