Le rétropédalage ?

CAN-2021

Pour certains présidents de Fédérations africaines de football, différentes facettes ont émaillé l’organisation de cette Coupe d’Afrique des Nations 2021. Ça souffle de tous les côtés. D’abord du côté de la FIFA, de la CAF, des organisateurs des arbitres et des fédérations.

La déception est presque totale. Footballeurs et spécialistes des questions du football ne cachent pas leurs déceptions par rapport au non-respect des exigences de réussite d’un tel événement. Pour le journal TV5 «Protocole Covid, arbitrage… de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les traitements de faveur dont bénéficient les Lions indomptables depuis le début de la compétition. Dernière polémique en date : l’absence de gardien professionnel dans l’équipe des Comores dans le huitième de finale remporté par le Cameroun lundi soir». Cette CAN est censée répondre, par sa définition, à une parfaite organisation à ceux qui se sont précipités de prédire un échec. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Cette CAN-2021 avait dans son chapeau en tout et pour tous 36 matches programmés. Tous ont eu lieu, avec un total de 68 buts marqués. Huit équipes quitteront cette complétion et ne resteront que deux dont une soulèvera le 6 février 2022 le trophée. Mais laquelle ? C’est autour de cette question que s’enflamment déjà les candidats élus pour cette bataille sportive finale. Au terme de cette programmation «15 matches plus un match de classement pour déterminer le médaillé de bronze, à l’issue desquels il ne restera qu’une équipe sur le toit de l’Afrique». Pour la deuxième rencontre de la journée. Qui du Cameroun ou de l’Egypte rejoindra ce soir, 20h le qualifié d’hier, et qui jouera la finale ?

Que s’est-il passé lors de cette édition ?
Ce qui n’a pas fonctionné ? Pour une catégorie de sélectionneurs, c’est d’abord l’affaire de Ahamada. «Le Cameroun s’est qualifié face aux Comores (2-1), le changement de règle empêchant le gardien de but Ali Ahamada du Comores de jouer malgré un test négatif a fait réagir le monde sportif et condamne à la fois ce qui s’est passé», estime un confrère de la presse étrangère. Et pour lui «il y a là une farce qui illustre encore une fois de plus la faillite absolue de la CAF, qui reste aux mains de la FIFA».

Traitement de faveur ?
Des voix s’élèvent régulièrement pour dénoncer les traitements de faveur dont bénéficierait la sélection camerounaise de la part de la CAF. D’autres lectures se bousculent et permettent de s’interroger sur le changement du protocole sanitaire qui intervient après le premier tour, soit avant les huitièmes de finale, où est donc l’équité ? Le dérèglement du protocole sanitaire est la cause de la perturbation mettant ainsi les sélectionneurs dans des situations abracadabrantes. Le premier avantage des Lions indomptables se trouve en tribune. En raison de la pandémie de Covid-19, les jauges dans les différents stades camerounais ont été limitées à 60%. «Mais il y a une exception : lorsque c’est le Cameroun, pays hôte, qui joue, la jauge est portée à 80%. Un avantage considérable quand on connaît l’effet décisif que peut avoir le « douzième homme » sur l’issue d’un match».

Les Comores ne se taisent pas
Le drame de ce lundi ou l’histoire retiendra qu’au stade d’Olembé avant le match qui avait opposé le Cameroun au Commères, 8 supporters ont trouvé la mort dans une bousculade. Ce jour, le Cameroun affronta les Comores en huitièmes de finale de la CAN à 20h. Un match piège pour le pays hôte face à une surprenante nation comorienne qui pouvait déjà entrer dans l’histoire pour sa première participation à la CAN, mais elle se font éliminer par les Lions. A cette élimination, la commission de discipline de l’instance enfonce cette jeune formation en leur infligeant plusieurs amendes totalisant ainsi 17 000 dollars (environ 15 000 euros) aux Coelacanthes. L’une des surprenantes raisons «concerne le mauvais numéro attribué à Chaker Alhadhur face aux Lions Indomptables, à l’aide d’un flocage artisanal».

L’épineuse question qui dérange
Pourquoi Ali Ahamada, le gardien des Comores testé négatif au Covid-19 n’a pas été autorisé à disputer la rencontre qui se déroulait le soir même. La raison ? On devinera par la suite que c’est encore une nouvelle directive de la CAF, qui oblige les joueurs ayant été testés positifs à s’isoler pendant cinq jours. Une directive selon le journal L’Equipe, décidée par la CAF dimanche dans la soirée. Laquelle décision de la CAF n’a pas manqué de faire polémique, tant sur les réseaux sociaux que sur les plateaux télé. Tout le monde aura compris que le Cameroun sera le finaliste de cette CAN. La réaction de la Fédérations des Comores ne s’est pas faite attendre, un communiqué est vite tombé : «Depuis le début de la compétition, l’équipe nationale des Comores s’est montrée exemplaire, résolument respectueuse des règlements de la compétition, des protocoles sanitaires Covid-19 et de la plus noble éthique sportive, a estimé la FFC, rappelant les 12 cas positifs survenus durant l’épreuve. Cette situation inédite a bouleversé notre organisation de match et le numéro de maillot de notre joueur enregistré dans le système CMS. Les Comores acceptent la défaite contre le Cameroun et félicitent toutes les nations qualifiées pour la suite de la compétition. Nous regrettons néanmoins ces nouvelles sanctions qui ne font que jeter un peu plus la suspicion sur le traitement injuste réservé à notre sélection».

Des détails organisationnels négligés !
L’autre phénomène n’est autre que la programmation des matches à des heures qui ont rendez-vous avec des températures qui effleurent les 38° avec des taux d’humidité allant jusqu’a s’accrocher aux 70, voire 80°. Le cas de l’arbitre de la rencontre Mali – Tunisie, le Zambien Janny Sikazwe, est une meilleure référence. Selon le patron des arbitres de la CAN, interrogé par le média égyptien Kora Plus, l’arbitre a été victime d’une insolation.

On apprécie mal les défaites
Enfin, une CAN qui s’achève sur une très mauvaise tonalité, celle donnée par deux équipes nationales, en l’occurrence l’Egypte et le Maroc. Le quotidien sportif L’Equipe, explique que «frustrés par cette élimination précoce, les Marocains n’auraient pas apprécié certaines phrases moqueuses lancées à leur encontre par leurs bourreaux du soir et l’auraient fait savoir. S’en sont suivies des insultes échangées par les deux camps et la volonté pour certains d’en découdre».

Quel avenir pour le sélectionneur
des Lions de l’Atlas
RMC affirme pour sa part que «Carlos Queiroz et Vahid Halilhodzic auraient eu un accrochage virulent dans les couloirs du stade en raison des provocations de l’entraîneur égyptien, sans toutefois en venir aux mains». Dans la foulée, le sélectionneur marocain a décidé de ne pas se présenter à la conférence de presse d’après-match. Voilà une aventure qui s’arrête prématurément pour les Lions de l’Atlas, renversés par l’Egypte d’un grand Mohamed Salah en quarts de finale. Cette sortie de route précoce peut-elle entraîner le départ du sélectionneur Vahid Halilhodzic ? Il est dit lorsque le technicien a signé son contrat, qui court jusqu’en 2023, celui-ci comprend les objectifs suivants : participation aux demi-finales de la CAN-2021, qualification pour la Coupe du monde 2022 et sacre à la CAN-2023. «La non-validation d’une de ces étapes entraînera automatiquement la résiliation du contrat», assurait alors le président de la Fédération marocaine, Fouzi Lekjaa.
H. Hichem