L’Afrique se tourne vers ses vrais problèmes

Sommet de l’UA

Outre la suspension de la décision accordant à l’entité sioniste le statut d’observateur au sein de l’Union africaine (UA), le 35e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, qui a pris fin, dimanche soir à Addis Abeba, a été marqué par l’adoption d’une série d’autres décisions ainsi que la présentation de plusieurs rapports dont celui de l’Algérie relatif à la lutte contre les groupes extrémistes et le terrorisme. D’abord, en liaison avec la suspension de la décision accordant à l’entité sioniste le statut d’observateur au sein de l’UA, il a été convenu de créer un Comité de sept chefs d’Etat africains pour formuler une recommandation au sommet de l’UA qui demeure saisi de la question. Ce Comité sera composé du Président sénégalais Macky Sall, en sa qualité de Président en exercice de l’UA, du Président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que des Présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, rwandais Paul Kagame, nigérian Muhamadu Bouhari, camerounais Paul Biya et du président de la R D Congo Felix Tshisekedi. Le Président Macky Sall prendra l’initiative pour le lancement des travaux de ce Comité. A ce propos, ce dernier a affirmé dimanche soir à Addis-Abeba, lors d’une conférence de presse, que l’Afrique ne devait pas être divisée par une question qui «lui est étrangère», pour expliquer la décision de suspendre le projet d’octroi de statut d’observateur au sein de l’Union africaine à l’entité sioniste.
Autre fait saillant du Sommet : le rapport du Président Tebboune, en sa qualité de coordonnateur de l’UA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique. Dans ce rapport présenté devant les participants au 35e Sommet de l’UA, dimanche, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, l’Algérie a exposé sa conception de la lutte anti-terroriste en Afrique, en plaidant pour une approche basée sur la lutte contre les groupes extrémistes, la prévention et les efforts de dé-radicalisation pour gagner la bataille contre le terrorisme et l’extrémisme violent à travers le continent africain. L’Algérie a appelé, de nouveau, à la finalisation du 2ème Plan africain de lutte contre le terrorisme, l’activation du Fonds spécial africain de lutte contre le terrorisme, la mise en place d’une liste africaine des personnes et des groupes impliqués de terrorismes, ainsi que la concrétisation du projet de mandat d’arrêt africain. Pour l’Algérie, «la bataille contre le terrorisme et l’extrémisme violent ne pourrait être gagnée en l’absence d’une approche compréhensive basée sur un déploiement sur un double front, à savoir la lutte contre les groupes extrémistes, mais aussi et surtout en termes de prévention et d’efforts de dé-radicalisation». Le conflit au Sahara occidental a constitué également un point important abordé par le Sommet. La résolution de ce conflit «doit tenir compte des dispositions de l’Acte constitutif de l’Union africaine qui souligne le principe de l’intangibilité des frontières héritées au recouvrement de l’indépendance», estime le Conseil de paix et de la sécurité (CPS) de l’UA. Il se déclare «profondément préoccupé» par la situation instable au Sahara occidental suite à la reprise de la guerre dans ce territoire non autonome. Le CPS de l’UA, souligne la «nécessité urgente de redynamiser les efforts pour faciliter une résolution définitive du conflit, conformément aux dispositions pertinentes de l’Acte constitutif de l’UA». Inévitablement, la récente «vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement» sur le continent a été une des préoccupations du Sommet de l’UA. Les dirigeants africains, ont condamné «sans équivoque» ces changements a déclaré Bankole Adeoye, Commissaire en charge des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l’UA. Pour rappel, le Sommet de l’UA qui s’est déroulé les 5 et 6 février 2022 à Addis Abeba (Ethiopie) a eu pour thème «Renforcer la sécurité alimentaire : Accélérer le développement du capital humain, social et économique dans le continent africain». Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a pris part aux travaux du Sommet de l’UA, en sa qualité de représentant du Président Tebboune. Le discours de clôture des travaux a été prononcé par le président sénégalais, Macky Sall, qui prend la présidence tournante de l’UA. Macky Sall a mis l’accent également sur l’agenda 2063 qui «a fixé le cap» et il appartient aux pays africains de faire leur part de chemin.
Lakhdar A.