«Christophe Galtier m’a beaucoup aidé»

Hicham Boudaoui

Titulaire indiscutable ces dernières semaines sous la houlette de Christophe Galtier, Hicham Boudaoui se livre sur son parcours de Béchar à l’OGC Nice en passant par l’académie du Paradou, mais aussi sur sa relation avec son entraîneur et sa progression depuis ses débuts en Ligue 1 Uber Eats. Entretien avec l’international algérien.A la suite de votre signature à Nice, sentiez-vous que votre carrière prenait un tournant positif ?
Quand je suis arrivé, dès la première semaine, j’ai commencé à progresser. En Algérie, nous travaillions surtout la technique. Ici, j’ai rencontré des difficultés face au travail physique, mais après trois-quatre semaines, j’ai commencé à sentir que je m’améliorais.

Quelles sont les principales différences entre le Championnat de France et celui d’Algérie ?
En Ligue 1, tu as vraiment besoin de qualités tactiques et physiques. Le Championnat algérien est davantage technique que physique et tactique. Ici, il faut que tu travailles physiquement et tactiquement, et que tu sois bon techniquement ! C’est ça la différence. Quand je suis arrivé, j’ai surtout rencontré des difficultés physiques et tactiques. Je dirais même que c’est sur le plan tactique que j’avais le plus de lacunes. Le rythme est très élevé par rapport au Championnat d’Algérie. Avec le temps et le travail, j’ai réussi à m’améliorer. L’exigence ici est aussi beaucoup plus élevée : quand tu joues dans un club comme l’OGC Nice, tu dois être sérieux et performant au quotidien pour performer chaque week-end, car le club est ambitieux.

Qu’est-ce que vous avez mis en place pour cela ?
A la fin des entraînements, j’ai beaucoup travaillé avec Frédéric Gioria, l’entraîneur adjoint, qui me prenait à part et me montrait mes vidéos. Il m’expliquait les situations où je n’étais pas bien placé et inversement. Je me concentrais et j’écoutais attentivement car je voulais vraiment progresser. J’étais conscient que ma culture tactique était mon plus gros défaut. Heureusement, je suis rapidement parvenu à m’améliorer, au bout de six mois seulement j’étais déjà meilleur tactiquement.

Vous avez donc mis six mois à vous sentir au niveau de la Ligue 1 Uber Eats ?
En arrivant, comme je vous l’ai dit, je ne savais pas qu’il fallait être aussi bon physiquement et tactiquement. Donc, j’ai compris que je devais particulièrement travailler ces points. Une fois que j’ai élevé mon niveau dans ces deux domaines, j’ai commencé à avoir du temps de jeu. Cela m’a permis de m’adapter, de m’habituer au rythme de la Ligue 1. Donc, oui, au bout de six mois, je me sentais bien, puis le Championnat s’est arrêté.

Vos entraîneurs successifs et vos coéquipiers sont souvent élogieux envers vous. Comment vivez-vous cette attente créée à votre égard ?
Déjà, je les remercie de dire des choses positives sur moi. Je pense qu’ils disent ça, car je suis toujours gentil, je travaille sérieusement à l’entraînement et je me donne à fond pendant les matches, je ne triche jamais. Je suis heureux d’entendre de tels discours de la part des entraîneurs ou de mes coéquipiers. Ça me motive pour davantage travailler et pour toujours être à fond dans tout ce qu’on me demande.

Christophe Galtier s’est installé sur le banc de l’OGC Nice l’été dernier. Quelle est votre relation avec lui et qu’est-ce qu’il vous apporte au quotidien ?
On s’entend très bien et on échange beaucoup. Au début de saison, j’avais pris un peu de retard car je n’avais pas fait toute la préparation avec le groupe. J’ai vécu un moment difficile (il a perdu son père fin juillet), je n’étais pas bien et le coach m’a beaucoup aidé. C’était difficile psychologiquement et il me remontait le moral, échangeait longuement avec moi. Grâce au coach, j’ai réussi à remonter la pente. Il a tout fait pour que je sois performant dès le début du Championnat. Sinon, pendant les entraînements, il nous fait beaucoup travailler pour qu’on soit prêt chaque week-end. Pas que moi, tout le groupe !

Christophe Galtier vous a également installé à un nouveau poste…
Cette année, on joue en 4-4-2 et il m’a appris à jouer plus excentré. C’est vrai que c’est un nouveau poste pour moi à Nice alors que j’étais habitué à jouer au milieu de terrain. J’ai dû changer ma manière de défendre et d’attaquer. Mes repères ne sont plus les mêmes, donc le coach et le staff m’ont appris à appréhender ce poste et à progresser dans ce qu’ils attendent de moi. Mais je n’ai pas eu trop de difficultés à m’habituer à ce changement. Je me suis adapté même si je me sens plus à l’aise au cœur du jeu. Le coach me permet aussi de continuer à m’améliorer tactiquement.

Quels aspects de votre jeu aimeriez-vous améliorer ?
La dernière passe, le un contre un, la finition… J’ai commencé à travailler sur ça et à progresser. J’espère m’améliorer sur ces points-là où j’ai quelques points faibles, de la même manière que je me suis amélioré tactiquement lors de mon arrivée. Quand on fait des exercices offensifs à l’entraînement, je m’applique encore plus et je suis à fond parce que je sais que j’ai besoin de progresser sur ces points-là. Mon objectif est de donner encore plus que mes autres coéquipiers. Quand je jouais milieu de terrain, je m’inspirais de Paul Pogba, mais là, à ce poste d’excentré, je n’ai pas encore trouvé de modèle (rires).

Vous êtes également international algérien. Pouvez-vous revenir sur vos débuts en sélection ?
J’ai été sélectionné la première fois pour une rencontre amicale face au Qatar en décembre 2018, puis j’ai été rappelé pour le dernier match de qualification face à la Gambie en mars 2019, juste avant la Coupe d’Afrique. Ensuite, quand est venue l’annonce des joueurs convoqués pour la CAN, j’étais chez moi en train de dormir. Mon frère m’a réveillé pour me féliciter, mais je n’ai pas compris ce qu’il m’a dit et je me suis rendormi. C’est en me réveillant, en voyant de nombreux messages de félicitations sur Instagram, que j’ai vu la liste. J’étais vraiment très heureux, je suis allé fêter ça avec mes proches qui m’ont beaucoup aidé. C’était une joie indescriptible de pouvoir aller à la CAN, de porter le maillot de l’équipe nationale et de représenter mon pays.

Vous jouez avec des joueurs comme Mahrez ou Bennacer. Est-ce qu’ils vous donnent des conseils ?
Oui, toujours. Il y a des joueurs qui ont joué en Europe avant moi, donc quand on est ensemble avec l’équipe nationale, ils me guident et me montrent ce qu’il faut faire pour améliorer mon jeu. Presque tous les joueurs t’aident et sont avec toi pour te faire progresser. Avant de signer à Nice, Islam Slimani m’avait dit que je devais être très professionnel et sérieux pour réussir. Ce sont les premiers conseils qu’il avait à me donner et sur lesquels il a insisté. Il m’a aussi dit que le foot devait passer avant les potes et l’amusement. Qu’en Europe, il fallait être à l’heure, et même avant l’heure, pour montrer son professionnalisme.
R. S.
Suite et Fin