Les prix du pétrole s’envolent, en route vers les 150 dollars !!

Crise énergétique, l’étau se resserre sur l’Europe

Toutes les pistes d’un développement accéléré du secteur du gaz naturel ont été évaluées et évoquées lors du dernier Sommet des pays membres du Forum des pays exportateurs du gaz (FPEG) qui s’est tenu mardi dernier, à Doha au Qatar. La conclusion est claire : investir davantage dans les infrastructures gazières pour augmenter les réserves des pays producteurs ainsi que leurs parts du marché. Le marché européen est plus que jamais preneur du gaz des pays du Golfe et africain. L’Algérie est aussi dans la course. Les paris sont ouverts. Les prix du pétrole et du gaz, des métaux, minerais et du blé pourraient atteindre des sommets historiques, jamais vu depuis les années 80. La montée des tensions en Europe, entre la Russie et l’Ukraine et au Moyen-Orient sont à l’origine de la hausse des cours du pétrole, du gaz et de l’or, considérée comme valeur refuge.
Le prix du baril du pétrole a atteint à la clôture du marché, avant-hier, soit juste après l’annonce du Président russe d’une opération militaire en Ukraine, plus de 100 dollars, tandis que les prix de l’énergie ont explosé en Europe. Prise de panique, cette dernière lorgne sur le gaz et le pétrole des pays du Golfe et de l’Afrique, notamment, de l’Afrique du Nord. Le gaz algérien devient objet de toutes les attentions. Pour couvrir la demande croissante de gaz naturel et répondre aux doléances des pays européens qui craignent un arrêt brutal de leur économie, durement touchée par la crise sanitaire depuis 2019. Réunis dans un ce climat exceptionnel, les pays membres du GECF ont convenu de doubler leurs efforts en vue de renforcer leur résilience dans ce secteur afin d’aider leur pays à accélérer la transition énergétique qui est aussi indissociable du secteur du pétrole.
Les compagnies pétrolières et gazières de ces pays ont déjà tracé des programmes d’investissement très ambitieux pour les prochaines années. Plus visionnaires que jamais. Une occasion pour agrandir leurs parts du marché et doper leurs réserves et rendement pour aider leur pays à améliorer son bilan économique. C’est l’objectif que s’est fixé l’Algérie au deuxième trimestre de 2021, en annonçant la mise en place de plusieurs mesures incitatives pour faciliter l’investissement étranger dans le pays.
La suppression de la règle 51/49% dans le secteur de l’énergie et la validation de budget d’investissement de la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, estimé à hauteur de plus de 40 milliards de dollars entre 2022/2026, témoignent de la détermination du pays à développer davantage ce secteur, tout en poursuivant ses efforts du développement du secteur durable et minier et des métaux. Les prix des minerais et de l’or ont atteint, ces deux dernières semaines, des niveaux historiques propulsés par la guerre qui vient de se déclencher entre la Russie et l’Ukraine soutenue par l’OTAN qui menace d’alourdir les sanctions économiques contre la Russie et d’interdire toutes exportations de et vers ce pays.
Ces sanctions auront un double effet sur l’économie russe et européenne, mais malheureusement aussi sur les autres pays du monde, notamment, africains dépendant de l’aide publique de l’Europe. La crise actuelle aura un impact de longue durée et changera l’ordre économique mondial, selon les spécialistes qui s’attendent, dans les prochaines années, à un nouveau modèle et blocs économiques. Tous les signes indiquent la mise en place progressive d’une nouvelle stratégie économique que certains pays ont déjà adoptée.
Au moment où l’Union européenne (UE) se réunissait avec l’Union africaine (UA), la semaine dernière, les pays producteurs du gaz, leurs alliés et observateurs se réunissaient pour élaborer une vision stratégique du monde de l’énergie. Lors du 6ème Sommet des chefs d’Etats et de gouvernement du GECF, le Qatar s’est rapproché plus que jamais de l’Iran, plusieurs accords ont été signés dans le cadre du renforcement de leur coopération bilatérale. Le Qatar et l’Algérie aussi ont signé plusieurs accords dans plusieurs domaines. C’est ce qu’a indiqué la voie officielle. Il faut savoir que les préparatifs de cet événement ont duré plusieurs jours durant lesquels, des ministres du secteur des hydrocarbures et des responsables des compagnies pétrolières se sont rencontrés. Ce qui explique la gravité de la crise énergétique qui secoue le monde qui exige plus d’engagement de et envers les pays producteurs de gaz et du pétrole.
Inciter les Européens à investir dans le secteur gazier et même pétrolier dans les pays producteurs, ce qui les fera renoncer à leur décision d’arrêter de financer de nouveaux projets d’exploration des énergies fossiles. Tous les pays sont face à ce dilemme. Les Européens sont conscients que l’option du Qatar, de l’Arabie saoudite, de l’Algérie ou encore de la Libye pour couvrir leur demande énergétique (proche du choc) n’est ni simple, ni certaine. Les experts craignent une hausse des cours du pétrole à 150 dollars dans les prochains jours, tandis que le gaz naturel pourrait atteindre des sommets vertigineux, ce qui pourrait avoir un impact double sur les producteurs et consommateurs.
Les investisseurs sont pris de panique. Comment substituer réellement au gaz russe, c’est la question que se posent les citoyens du vieux continent qui voient les prix du carburant exploser. Une hausse de 140% en quelques jours.
De leur côté les investisseurs guettent la montée en flèche des prix du métal jaune qui se négociait jeudi à près de 2.000 dollars et redoutent la pénurie des métaux de bases et les minerais stratégiques exportés principalement de Russie. La place boursière mondiale s’est effondrée. La guerre entre la Russie et l’Ukraine aura des conséquences économiques dévastatrices.
Samira Takharboucht