L’ENOR trace une voie ambitieuse pour l’exploitation des mines de l’or

Jusqu’en 2021, la production aurifère de l’Algérie a atteint « 6,8 tonnes »

Actuellement, il est difficile de prévoir la durée de la guerre en Ukraine, mais pas ses répercussions sur chaque pays du monde. Le marché des métaux précieux s’enflamme depuis des jours, tout comme celui de l’énergie et du blé. Les prix de l’or ont atteint, depuis le début de l’offensive russe en Ukraine une hausse inédite, depuis plusieurs mois (près de 2 000 dollars), profitable pour les pays producteurs de cette ressource comme l’Algérie. Les réserves d’or de l’Algérie s’élèvent à plus de 173 tonnes. Une valeur refuge que l’Etat peut utiliser pour faire face à la crise économique aggravée par la crise géopolitique en Europe qui peut avoir des effets positifs pour certains pays. Elle offre, en effet, à l’Algérie l’opportunité de saisir cette aubaine pour relancer ses investissements dans le secteur minier, notamment aurifère.
Dans son intervention devant les députés à l’Assemblée populaire nationale (APN), avant-hier, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab est revenu sur la nouvelle stratégie mise en place par l’Entreprise d’exploitation des mines d’or (ENOR) pour développer de nouveaux projets en collaboration avec des micro-entreprises en vue d’accroître ses niveaux de production.
L’Algérie a fait un bond quantitatif dans sa production aurifère qui a atteint, jusqu’en 2021, « 6,8 tonnes, soit un montant de 15 milliards », selon M. Arkab, assurant la poursuite par « l’entreprise ENOR de l’opération d’exploitation des deux mines de Tirek et d’Amesmessa dans la wilaya de Tamanrasset, après le départ de la société australienne, et ce à travers l’extraction superficielle du brut d’or ». L’entreprise qui fait face à des « pannes fréquentes de ses machines », double d’efforts avec ses partenaires locaux pour encourager le développement industriel et artisanal de l’exploitation des mines d’or. Des efforts menés dans l’objectif de mettre un terme à l’exploitation illégale de ces gisements en mettant en place des mesures et mécanismes facilitant « la création de coopératives et de micro-entreprises pour « une exploitation artisanale et superficielle des 22 périmètres identifiés par les autorités ».
Cette collaboration entre les exploitants artisanaux des mines d’or et l’ENOR aiderait à augmenter l’actif refuge (réserves d’or) de l’Etat qui peut l’utiliser pour affronter la crise économique. Jusqu’à 2021, les réserves d’or du pays s’élèvent à « 173,6 tonnes » et constituent aujourd’hui une véritable richesse sur le marché mondial des métaux précieux qui continuent de briller depuis le début de la crise géopolitique en Europe qui pourrait amener les cours de l’or vers de nouveaux sommets. Une occasion pour l’Algérie pour accélérer l’exploitation des mines d’or déjà recensées afin de relever son niveau de production estimé entre « 58 et 60 kilogrammes chaque année », le premier responsable du secteur qui révélé, à l’occasion, le volume de la réserve géologique nationale aurifère, estimée à « 124 tonnes ». L’exploitation de cette ressource souterraine exige des fonds importants, pas encore disponibles.
En attendant de s’accorder avec des partenaires étrangers, le ministère se tourne vers les petites entreprises nationales, créées dans ce cadre, pour poursuivre ses activités. En 2021, le ministère a délivré « 71 autorisations d’exploitation aurifère artisanale ». Encourager entre-temps l’exploitation d la réserve géologique des mines d’or relevant de l’ENOR qui s’élève « 51 tonnes d’or exploitables, nécessitant un investissement financier important et des techniques d’exploitation spéciales », a fait savoir le ministre.
Il a évoqué, dans ce sillage, «l’élaboration d’une nouvelle version du contrat liant l’ENOR et les micro-entreprises, tenant compte des micro-entreprises aux périmètres à faible concentration d’or ». Par ailleurs, pour remédier au pannes fréquentes de ses machines, l’ENOR a entamé la procédure « d’acquisition de petites usines mobiles afin de réduire les distances entre les périmètres des micro-entreprises et les comptoirs de l’or, ce qui permettra de dynamiser cette activité », a indiqué M. Arkab, précisant que de son côté « le Groupe industriel minier Manadjim El-Djazair (MANAL) est en passe d’étudier le mode d’exploitation des mines d’or, en ce sens qu’une exploration a révélé l’existence d’un minerai d’or à plus de 500 mètres de profondeur ».
Le premier responsable du secteur a mis l’accent sur l’importance d’impliquer les micro-entreprises dans l’exploitation des ressources aurifères et de lever tous les obstacles pouvant entraver leur activité. « Ces micro-entreprises ont pu extraire d’importantes quantités d’or brut dépassant 10.000 tonnes contenant plus de 110 kg d’or qui ont été vendus à l’ENOR pour traitement », a indiqué le ministre, qui a annoncé la mise en place d’un comité d’experts « pour faire en sorte qu’elle puisse suivre l’opération actuelle et élargir l’activité artisanale qui entrera en service dans les prochains jours ».
Samira Takharboucht