Une tendance positive en Algérie

Chaque 8 mars, pour mesurer le degré d’émancipation des femmes et de leur intégration dans tous les domaines de la vie du pays, les médias évoquent les dispositions législatives qui encouragent cette tendance et les statistiques qui le prouvent. En Algérie, l’évolution est positive comme l’illustrent les premières places occupées par les filles dans les Universités. D’après les spécialistes, les femmes représentent plus de 60 % de l’ensemble des diplômes du supérieur et plus de la moitié des diplômes des filières des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. A la fin de leurs études, elles peuvent compter sur la législation qui favorise le travail des femmes et leur participation à la vie économique.

­­­Les taux d’activité féminine tournent autour de 23%. Environ une femme sur six est active en Algérie, une proportion faible qui pourrait être améliorée si certaines conditions étaient réunies. «A travail égal, salaire égal», ce principe qui figure en tête des cahiers de revendications des femmes travailleuses dans beaucoup de pays, y compris dits développés, n’est pratiquement jamais évoqué en Algérie tout simplement parce qu’il est systématiquement appliqué depuis l’indépendance. Les femmes algériennes doivent cette position privilégiée dans la société à leur engagement dans la Guerre de libération nationale à laquelle elles ont participé directement dans les maquis ou dans le cadre du soutien logistique aux combattants. Il y a, aujourd’hui, de nombreux exemples d’entreprises, institutions ou projets de développement dirigés par des femmes algériennes, alors que dans d’autres pays, même les pays occidentaux, les femmes n’ont pas accès à de telles responsabilité et n’y pensent même pas.

L’Algérie a ratifié l’ensemble des conventions internationales et continentales en matière de protection des droits civiques des femmes, et sa législation nationale comprend des dispositions dans le code pénal qui protègent les femmes dans la sphère publique privée et professionnelle contre toute agression physique et morale et contre toute forme de discrimination. Malgré ces acquis dans la participation à la gestion des affaires du pays et dans d’autres domaines, comme la santé, l’instruction, le travail, la culture et la justice, la femme algérienne continue de subir toutes sortes de contraintes qui la rendent vulnérable. Les observateurs ont noté que dans la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) issue des élections législatives du 12 juin 2021, il y a beaucoup moins de femmes que dans la précédente. D’autre part, les spécialistes s’inquiètent devant le phénomène des féminicides et des violences faites aux femmes.
L. A.