Deux millions de vaches laitières pour trois milliards d’euros !

Le président du CNIFL propose une sortie de la crise du lait

Les prix des vaches laitières
sur le marché mondial
ont bondi de 20%.
Leurs prix tournent autour
de 1.500 euros pour une
vache laitière, et il faut
l’assurer contre le risque
d’épidémie, de maladie ou
d’accident.Si l’Algérie décide d’acheter deux
millions de vaches laitières,
comme l’a proposé hier le président
du Conseil national interprofessionnel
de la filière (CNIFL),
Azzedine Tamni, cela va coûter
un investissement de trois milliards
d’euros en raison du prix
d’une vache laitière sur le marché
mondial qui est de 1.500 euros.
« L’Algérie a besoin de deux millions
de vaches laitières pour cesser
l’importation de poudre de
lait, et de pouvoir couvrir tous
ses besoins en lait et cesser d’importer
la poudre de lait », c’est
ce qu’a exprimé hier le président
du Conseil national interprofessionnel
de la filière lait (CNIFL),
Azzedine Tamni, lors de son intervention
au Forum algérien du
lait, organisé par le think tank «
Filaha Innov », en marge de la 20e
édition du Salon international de
l’agriculture, de l’élevage et des
agro-industries à Alger.
Le premier responsable du
Conseil national interprofessionnel
de la filière lait (CNIFL) a
ajouté que « les besoins de l’Algérie
sont actuellement estimés
à 4,5 milliards litres de lait par
an », dans une déclaration faite
hier à l’APS. Pour pouvoir réaliser
cette quantité de 4,5 milliards de
litres de lait par an et, par la
même occasion, d’arrêter « complètement
» l’importation de la
poudre de lait, l’Algérie a besoin
d’importer deux millions de
vaches laitières, dira le responsable
du CNIFL.
« L’Algérie ne dispose que seulement
908.000 têtes actuellement,
soit près d’un million de vaches
laitières, ce nombre est aujourd’hui
insuffisant par rapport aux
besoins et par rapport à la forte
augmentation de la demande de
lait sur le marché national », a-til
expliqué.
Le président du CNIFL a également
soulevé un autre souci,
puisque « que pour disposer de
deux millions de vaches laitières,
il faut plus de 200.000 hectares
de terres agricoles irriguées destinées
à la culture fourragère », a
signalé Azzedine Tamni.
Selon les chiffres présentés par
le président du conseil interprofessionnel,
la quantité de production
locale de lait de vache est
estimée à 2,5 milliards de litres
par an, dont 814 millions de litres
sont destinés aux produits laitiers
et plus de 750 millions de litres
aux ménages, tandis que le reste
est orienté vers la transformation
domestique ou vers de petites
activités non déclarées. La quantité
totale de lait frais (chèvres,
vaches, chamelles) produite localement
est de 3,5 milliards de
litres par an. Le responsable a
estimé que la facture d’importation
de poudre de lait peut être
réduite de plus de 50%, d’ici 2025,
si une stratégie « efficace » venait
à être adoptée pour développer
la filière de production locale de
lait frais. Avant de conclure son
intervention, le président du
CNIFL a tenu à évoquer certains
obstacles qui entravent le développement
de la production locale
de lait frais, à leurs têtes le
prix du lait subventionné produit
à base de poudre de lait importée,
d’où le prix réel est fixé par
l’Etat à 25 DA le sachet, qui
concurrence le prix du produit
local qui branle entre 60 à 80 DA.
Un déséquilibre total entre les
prix du lait sur le marché national.
Un obstacle pour certains,
une aubaine pour d’autres.
Sofiane Abi