Conférence sur la stratégie de la révolution dans la réalisation de la victoire

Bibliothèque nationale d’El Hamma

La bibliothèque nationale El Hamma a abrité, samedi, une conférence historique sur «la stratégie de la révolution dans la réalisation de la victoire» avec la participation de nombreux spécialistes en histoire à l’occasion du 60e anniversaire de la fête de la Victoire (19 mars 1962).Intervenant à l’occasion, l’historien Rabah Lounissi a affirmé dans sa communication «la stratégie de la révolution face à la stratégie de De Gaule» que la stratégie du FLN était claire dès le début, à savoir la concrétisation de toutes les revendications notamment la reconnaissance de la souveraineté algérienne par la France dans les accords d’Evian.
De Gaule a engagé plusieurs mesures à l’instar de «la paix des braves» pour amener la révolution à céder à sa démarche visant à maintenir l’Algérie sous l’hégémonie de la France, a expliqué le conférencier.
Et d’ajouter que De Gaule avait recouru aux différentes méthodes militaires à l’image du plan Challe pour ratisser toutes les régions.
D’autres mesures politiques et sociales ont été lancées également dont la tentative d’améliorer la situation des habitants en vue de les séparer de la révolution. Toutes ces tentatives ont échoué grâce à la volonté du FLN.
Dans ce sillage, M. Lounici a rappelé le rôle clé de la diplomatie algérienne dans les fora internationaux parallèlement à l’action du FLN sur le plan interne qui a su mettre le peuple de son côté pour faire pression sur l’occupant français. Les manifestations du 11 décembre 1960 ont montré au monde qu’il y a un peuple algérien qui cherche à arracher son indépendance.
Pour sa part, le professeur Ahmed Ghenima, a abordé dans sa communication intitulée «La révolution et le chemin de la victoire», le travail politique et celui de la lutte avant la révolution, il a évoqué l’importance du 1er novembre, dans lequel l’étincelle de la révolution a été déclenchée dans plusieurs régions, et les efforts déployés pour unifier les rangs des Algériens au côté des moudjahidine, rappelant qu’en plus des batailles et de la lutte armée, il y a eu un travail diplomatique intense au niveau international pour faire entendre la voix des Algériens et leurs revendications légitimes pour le recouvrement de leur souveraineté afin de vivre en liberté.
Dans un autre contexte, le conférencier a évoqué les positions qui soutenaient la révolution algérienne dans toutes les parties du monde et même en France, où de nombreuses voix justes et pacifiques se sont élevées pour soutenir la guerre de libération.
Au cours de cette rencontre, les participants ont également écouté une intervention du professeur universitaire d’histoire, Mohamed Cheboub, sous le titre «La Révolution et le Cessez-le-feu», consacrée aux différentes étapes des négociations d’Evian.
Dans ce contexte, il a affirmé que la France a été contrainte de négocier après l’échec de toutes ses tentatives pour faire de l’Algérie une terre française, malgré tous les plans de l’occupant, qui a augmenté le nombre de ses soldats en Algérie et accordé l’indépendance à toutes ses colonies, tout en multipliant les camps de concentration et les centres de détention et en établissant les lignes Morice et Challe sur les frontières.
Le conférencier, Lakhdar Saidani, chercheur en histoire moderne, a consacré sa conférence au thème «La révolution et le cessez-le-feu», soulignant que le principal soutien des négociations était la résistance de l’intérieur face à la machine de guerre française. .
Et d’ajouter : «Plusieurs facteurs et transformations intervenus au cours de cette période, que ce soit sur le champ de bataille ou dans le travail politique et diplomatique, ont contribué au changement de la vision française qui a finalement favorisé les négociations».
R.C.