A la FAF, il y a un match aller et un match retour

Le président de la Confédération africaine de football est en Côte d’ivoire. Objectif : s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 prévue du 23. Avec ce qui vient de caractériser cette semaine, la fin aurait pu être une chute positive, à même de faire regagner du terrain au monde sportif. Le premier à l’inaugurer aurait été sans attente Charaf-Eddine Amara. Les membres du bureau fédéral n’ont pas voulu le suivre dans son sacrifice après l’élimination du Mondial-2022.
Le football n’arrive toujours pas à éviter sa fragilité. Le président Amara, en poursuivant ses fonctions jusqu’à l’organisation d’une assemblée générale ordinaire ne conforte pas son image, ce n’était pas ce qui était attendu de lui, puisqu’il avait annoncé ce jeudi 31 mars 2022, séance tenante, devant les membres du BF, réunis en urgence au siège de la fédération à Dély-Ibrahim en session extraordinaire, qu’il est à compter de ce jeudi démissionnaire. Décision confirmée dans un communiqué publié sur le site officiel de la FAF. Pour assurer l’intérim, il désigne le «géant» du football Mohamed Maouche, vice-président de la FAF, jusqu’à la présentation des bilans, moral et financier, qui ne saurait dépasser statutairement les soixante jours.

On respecte bien les textes…
Or, ce qui vient de se passer ouvre les portes à toutes spéculations dont le football n’en a pas besoin, particulièrement en cette période. De toutes les réactions et discours des spécialistes et observateurs, une question apparaît dans les débats, Charaf-Eddine Amara a-t-il pris en considération ou très mal conseillé lorsqu’il fonce tête baissée en ignorant les statuts de la FAF et procédures administratives pour saluer l’assistance comme s’il n’était que de passage et jamais connecté à la FAF ?

Une conflictualité au grand jour
«De sa gestion, on retiendra un mode de gouvernance dérangeant et une politique pour le ballon rond n’a rien de réjouissant. Cette affirmation sous-entend qu’il y a de la conflictualité même dans ce qui est caché, est un peu fataliste car elle relie ces premières réactions qui tombent et confortent les premières, celles qui décrivent l’instance comme un géant au pied d’argile.

Un hors-jeu flagrant
Coup de tonnerre ! Le revoilà refusant de s’éloigner de la gestion, en annonçant qu’il va continuer à tenir la barre jusqu’à au jour de la date de l’AGE. Ce retour met le feu à la baraque et la réaction des membres du BF ne s’est pas faite attendre puisqu’ils refusent de le suivre dans les motifs qui expliquent sa démission, à savoir l’élimination du Mondial-2022. Ce qui est surprenant, ce retour intervient au moment, comme l’explique un de nos confrères «ou les membres du BF qui s’apprêtaient déjà à prendre des décisions importantes, comme la désignation d’un nouveau président à la tête de la Commission fédérale des arbitres et la réouverture de certains dossiers qui hibernent à la commission Intégrité de la FAF».

Rejouer les promesses ?
L’avenir de la FAF est aujourd’hui face à un long combat compliqué et exténuant qui s’étalera sur des années pour aboutir. Quelle trajectoire prendre après ? Peut-on croire à ce que la FAF avec le prochain élu ses convictions profondes se mettraient en œuvre ? Une nouvelle FAF qui ne tolère le moindre laisser-aller. Une FAF qui ferait toute la différence avec les précédentes et avancerait d’un pas ferme et résolu, et qu’elle serait forte et aurait cherché à se mettre au vert, en espérant s’éloigner ainsi des radars ? L’occasion tant espérée pour rebondir sur de nouvelles bases. Une refonte totale et profonde s’impose, progressivement, sans saper les fondamentaux, ni sacrifier les compétences qui s’inscriront dans le cadre statutaire.

De quoi sera fait demain ?
Demain, que dira Maouche, laissera-t-il l’ex président reprendre son fauteuil ? Quelles seraient la position officielle des membres du bureau fédéral face à ce revirement ? Attendons la réunion du 11 avril prochain, lorsque la feuille de route des prochaines élections sera tracée.
H. Hichem