Le Maroc passible de poursuites judiciaires

Terrorisme d’Etat

L’attaque marocaine perpétrée dimanche à Ain Bentili, une zone frontalière délimitant le territoire mauritanien du Sahara occidental, au moyen d’armes de guerre sophistiquées, contre des commerçants, ressortissants de trois pays de la région, entraînant la mort de quatre civils, a fait réagir des experts algériens sur les ondes de la Radio Algérienne Internationale (RAI). Le caractère provocateur de cet acte terroriste est dénoncé par ces experts. Pour le Dr Slimane Aradj, Doyen de la Faculté des sciences politiques et des relations internationales Alger 3, «le Royaume du Maroc pratique le terrorisme dans le cadre de ses intentions expansionnistes.»

A travers cet acte, ajoute-t-il, «le Makhzen s’essaye à des méthodes de provocation des pays voisins, notamment l’Algérie et la Mauritanie. Il essaye, en outre, d’élargir, le champ du conflit dans la région afin de légitimer sa colonisation dans le Sahara occidental.» Autre objectif derrière cet acte terroriste, poursuit le Dr Aradj, «les tentatives d’impliquer les pays voisins et les faire porter la responsabilité du crime, notamment à travers le choix non fortuit des ressortissants de trois pays différents comme cibles. «Il appelle, par la même occasion, les activistes des droits de l’Homme à condamner cet acte odieux». «Il exhorte également les pays africains, à suspendre l’adhésion du Maroc de l’Union africaine.» Pour sa part, le Pr Farid Ben Yahia, spécialiste en sciences politiques et diplomatiques, estime que l’objectif derrière ces actes criminels commis par le Maroc «est de créer des zones de conflit en Algérie et en Mauritanie.» Il alerte contre un plan de déstabilisation et de séparation dans le Grand Sud, «d’où la nécessité pour notre corps diplomatique et nos services de renseignements de poursuivre leurs nobles missions.»

En plus de l’extrême vigilance de l’Algérie, poursuit le Pr Farid Ben Yahia, «elle doit faire preuve d’intelligence et ne pas se laisser conduire dans ce conflit.» Il rappelle, à ce titre, que «Hassan II a voulu armer certaines régions de l’Algérie», ce qui explique que cette haine envers l’Algérie ne date pas d’hier. Mardi, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, l’Algérie a condamné «énergiquement les assassinats ciblés commis au moyen d’armes de guerre sophistiquées par le Royaume du Maroc, en dehors de ses frontières internationalement reconnues, contre des civils innocents, ressortissants de trois pays de la région». Pour l’Algérie, «ces pratiques belliqueuses s’apparentent à des actes répétitifs de terrorisme d’Etat et prennent les caractéristiques d’exécutions extrajudiciaires passibles de poursuites devant les organes compétents du système des Nations unies».
L. A.