60.000 démissions en 20 ans

Stress chronique dans le milieu professionnel

Le stress chronique, cette maladie silencieuse et traumatisante pour la personne a affecté le milieu professionnel, où l’on dénombre un tiers des travailleurs atteints par cette maladie chronique, selon l’INPDM et plusieurs syndicats des travailleurs. Une situation qui nécessite une réaction de la part des services concernés. Ces derniers sont appelés à agir pour s’imposer devant la croissance perplexe du stress dans le milieu professionnel.

Plus de 60.000 fonctionnaires des APC, daïras et des wilayas ont démissionné en vingt ans, selon des statistiques établis par des différents syndicats des travailleurs. Il s’agit dans l’ensemble des techniciens, ingénieurs, chefs de service et élus locaux qui, pour plusieurs raisons désagréables, ont fini par craquer et claquer la porte, révèlent les syndicalistes. Les mauvaises conditions de travail, entre autres, les salaires non motivants et les pressions infinies sont derrières les départs massifs des fonctionnaires durant ces vingt années passées.
Seule à Alger, plus de 8.700 fonctionnaires ont quitté le secteur des Collectivités Locales. En 2015, pas moins de 10 fonctionnaires de l’APC de Kouba relevant de la wilaya d’Alger ont fait le même pas. Ils ont démissionné suite à des pressions subies au cours de leur carrière professionnelle. Selon quelques fonctionnaires démissionnaires, les pressions sont exercées par leurs supérieurs qui, parfois, allant même les harceler à quitter leurs postes de travail et c’est ce qui est arrivé par la suite. Aussi, le volet de financement a été l’une des raisons de départ de nombreux fonctionnaires, car après des années de travail, ces fonctionnaires en question n’ont pas bénéficié d’une augmentation sur leurs salaires (dans le cadre des échelons) ni même prospérés à un logement dans le cadre des formules qui sont proposées aux personnels des collectivités locales.

Les règlements de compte, l’autre souci
Autres causes ayant poussé ces milliers de fonctionnaires d’abandonner leurs postes sont à signaler. Il s’agit des règlements de compte et parfois des rixes subis par beaucoup de cadres d’APC, daïras et wilayas, poussant ces derniers d’opter pour d’autres horizons beaucoup plus cléments. Selon la même source, l’absence de moyens dignes de ce nom permettant aux ingénieurs et techniciens d’accomplir leurs missions, sur le terrain, sont à déplorer.
Ils ont fini par d’abandonner leurs postes face à cette situation, d’autant que beaucoup de communes du pays souffrent d’énormes difficultés en moyens et matériels.
Ces derniers ont tranché sur ce choix face aux multiples difficultés rencontrées au cours de leur carrière professionnelle. Selon notre source, la plupart des départs ont été enregistrés au niveau des APC et daïras relevant des grandes villes du pays. A Alger, à titre d’exemple, plus de 120 cadres ont démissionné suite aux règlements de compte et mauvaises conditions de travail, dont ils ont vécu au cours de leur parcours professionnel.
Privés d’accéder au grade et aux échelons durant leurs parcours professionnels aux APC, de nombreux techniciens et ingénieurs ont quitté leurs postes, ces derniers ont été contraints de le faire car ils n’avaient pas bénéficié également d’une augmentation de salaire voilà déjà plusieurs années de cela.

Techniciens, ingénieurs et les autres
Pis, ces cadres n’ont pas bénéficié, aussi, d’une revalorisation de leur salaire dans le cadre de la nouvelle loi et c’est-ce qui a favorisé leurs décisions de départ. Face à cette situation, il faut ajouter un autre dilemme et pas des moindres, celui des fonctionnaires et élus locaux accusés dans des affaires de corruption. Durant cette période (vingt ans) près de 1.800 fonctionnaires et élus locaux, entre P/APC et responsables, ont été interpellés et traduits devant la justice pour diverses affaires. Corruptions, escroqueries et détournements, trois chefs d’inculpation pour lesquels, la plupart de ces élus locaux ont été arrêtés et jugés devant les tribunaux. Une situation qui avait enfoncé, de plus, les conditions de travail des fonctionnaires. Malheureusement, la mauvaise gestion qui continue d’exister dans la plupart de nos communes, a poussé bon nombres de fonctionnaires à mettre fin à leur carrière.

L’INPDM se mobilise
Devant la croissance inquiétante du stress chronique dans le milieu professionnel, l’Institut national de la prévention des dangers des métiers (INPDM) s’est mobilisé pour venir à bout de cette situation. Étudiant plus profondément ce phénomène, l’INPDM a élaboré beaucoup d’efforts pour comprendre mieux cette maladie chronique qui touche davantage de travailleurs chaque année.
Dépression, chute cérébrale, arrêt cardiaque et cancer, telles sont les intrépides maladies sous forme physiques et physiologiques de l’organisme auxquelles les travailleurs algériens peuvent atteindre du fait du stress qu’ils vivent dans leur vie professionnelle, avait déjà souligné à maintes reprises l’Institut national de la prévention des dangers des métiers (INPDM) à travers ses publications annuelles.
Le stress peut jouer un mauvais tour aux travailleurs algériens du moment que leur santé est sérieusement menacée, a jugé l’INPDM. Les nombreuses études scientifiques faites par les différents instituts nationaux ont confirmé et démontré l‘existence de plusieurs causes ayant affecté la santé du travailleur algérien. Le lien direct entre l’anxiété et les pressions quotidiennes vécues par le travailleur est l’un des facteurs essentiels du stress chez le tiers des employés. Les impacts sur les travailleurs sont qualifiés comme « dévastateurs », selon l’INPDM, cet Institut n’a pas manqué de signaler la hausse vertigineuse des incidences de l’apparition du cancer et l’hypertension artérielle ou encore les maladies cardiaques et le diabète chez de nombreux travailleurs.

Le calvaire
Expliquant mieux la profession, Asma Baroudi, médecin spécialiste des maladies diabétique et endocrinologie, avait déjà expliqué, lors de ses multiples interventions, que la cause essentielle des maladies diabétiques reposent sur la nécessité de régler le niveau du sucre dans le sang. La diabétologue avait ajouté que, la véritable cause du stress qui touche un tiers des travailleurs algériens dans les milieux professionnels, est dû à la tension et aux pressions psychologiques, dont le corps dégage des hormones tels que « Cortisol », qui vise à augmenter le taux de sucre sanguin ce qui va perturber le niveau de sucre dans le corps humain. Toujours selon elle, l’augmentation de l’adrénaline, une hormone qui se trouve dans le corps humain, constitue un danger pour la santé car il peut provoquer la détresse psychologique et l’anxiété qui accompagne une personne.
Lorsque les augmentations de la fréquence cardiaque accompagnée par le rétrécissement de l’estomac se produisent dans le corps humain, cela va provoquer des troubles ésotériques, qui provoquent des ulcères d’estomac, et c’est ce que beaucoup de travailleurs ont subis au cours de leurs parcours professionnels. Pour sa part, le médecin Saliha Fassouli, spécialiste des maladies psychiques, avait déjà alerté sur le phénomène du stress qui touche un tiers des travailleurs algériens. La psychologue avait souligné que la plupart des travailleurs sont atteints par l’impuissance sexuelle dû aux pressions subis dans le milieu du travail. Chaque année, une dizaine de millier de travailleurs sont atteints par le stress. Ce nombre est appelé à augmenter, faut-il le signaler.
Par Sofiane Abi