Le déni parental, obstacle majeur dans la prise en charge

Autisme

Les parents constituent un partenaire indispensable dans la prise en charge du trouble du spectre de l’autisme, au moment où le déni chez une partie d’entre eux représente un véritable obstacle dans ce processus de développement de l’enfant souffrant de ce trouble, s’accordent à dire des spécialistes. Au service de pédopsychiatrie relevant de la polyclinique de Bir El Djir (Est d’Oran) qui gère l’une des rares unités étatiques de prise en charge des autistes dans la région ouest du pays, les spécialistes sont unanimes à considérer que le déni parental représente un «obstacle majeur» dans la prise en charge des enfants autistes. «L’autisme est un trouble précoce du développement et du fonctionnement cérébral chez l’enfant. Une prise en charge précoce et adaptée de ces cas est un facteur majeur d’évolution positive», relève Romane Yamina, psychologue au niveau de cette unité, ajoutant que le déni parental fait perdre parfois un temps précieux pour le développement de l’enfant. «Lorsque le diagnostic est posé vers l’âge de deux ans ou bien avant, l’enfant a plus de chance de s’en sortir. Plus le temps s’écoule, plus ces chances se réduisent», note-t-elle encore. Le résultat du déni face à ce trouble, parfois très lourd à assumer pour les parents, peut pousser certains parents à abandonner le combat et à baisser les bras, avançant des prétextes pour se justifier. «Certains parents estiment que leur enfant souffre d’un retard mental qui passera avec le temps et qu’il s’en remettra avec l’âge», déplore, pour sa part, Saliha Mokahla, une autre psychologue dans le même établissement.
Chaque année, l’unité perd de vue un nombre d’enfants diagnostiqués comme autistes du fait du déni des parents.
Les psychologues tentent souvent de travailler avec les parents sur ce déni, avant d’entamer la prise en charge proprement dite de l’enfant.n