L’émir du Qatar accuse Israël de la mort de Shireen Abu Akleh

Palestine

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani a fait porter jeudi à Israël, la responsabilité de la mort de la journaliste de la chaîne Al-Jazeera Shireen Abu Akleh, tuée par balle la veille lors d’une opération militaire en Cisjordanie occupée.«Je souhaite présenter mes condoléances à la famille de la journaliste Shireen Abu Akleh, tuée par les forces d’occupation» israéliennes, a dit l’émir du Qatar à l’occasion d’une visite à Téhéran.
«Il faut réclamer des comptes aux auteurs de ce crime odieux», a encore dit le dirigeant qatari au cours d’une conférence de presse conjointe avec le Président iranien Ebrahim Raïssi.
La journaliste américano-palestinienne couvrait une opération militaire israélienne en Cisjordanie quand elle a été tuée par balle mercredi matin à Jénine. Elle portait un gilet pare-balles portant l’inscription «presse» et un casque de reportage.
Israël, après avoir dit qu’elle avait «probablement» succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. La chaîne Al Jazeera du Qatar a accusé mercredi les forces israéliennes d’avoir tué «de façon délibérée» sa journaliste, mortellement touchée d’une balle dans la tête. La vice-ministre des Affaires étrangères du Qatar, Lolwah al-Khater, a aussi accusé les forces israéliennes d’avoir «tué la journaliste» «en lui tirant une balle au visage alors qu’elle portait une veste ‘presse’ et un casque.»
«Elle couvrait leur attaque dans le camp de réfugiés de Jénine. Ce terrorisme d’Etat israélien doit cesser, le soutien inconditionnel à Israël doit cesser», a-t-elle écrit sur Twitter.
L’annonce du décès de la journaliste vedette d’Al-Jazeera a suscité une vive émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux Etats-Unis. Le Président iranien a, lui aussi, présenté ses condoléances à sa famille, et mis en cause Israël, ennemi juré de la République islamique.
«Nous sommes certains que ces crimes ne pourront apporter la sécurité au régime sioniste. Au contraire, ils ne feront qu’augmenter la colère populaire» envers Israël, a-t-il dit.
Les appels à une enquête transparente se sont multipliés à travers le monde après la mort de la journaliste.