Normalisation maroco-sioniste, un «marchandage» de la cause palestinienne

Palestine

L’ambassadeur de la Palestine à Dakar, Safwat Ibraghith a indiqué que la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste constituait «un manque de maturité politique» et un «marchandage» de la cause palestinienne.«Toute normalisation (avec l’entité sioniste), à mon avis, est un manque de maturité politique», a affirmé Safwat Ibraghith dans un entretien accordé au site d’information Afrik.com.
Pour étayer ses propos, Safwat Ibraghith, qui est également ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Palestine en Guinée-Bissau, au Cap-Vert et en Gambie, avec résidence à Dakar, a rappelé les contours du plan de paix entre les pays arabes et l’entité sioniste, initié en 2002.
Soulignant que ce plan de paix prévoyait de faire la paix avec l’entité sioniste en échange de la restitution, entre autres, des terres des Palestiniens, le diplomate a déploré le fait que certains pays arabes, comme le Maroc, aient privilégié «leurs propres intérêts» au détriment de la cause palestinienne.
A cet égard, ce docteur en droit international humanitaire et ancien conseiller juridique de l’Etat de Palestine auprès de l’Unesco à Paris, assure que l’alliance tripartite entité sioniste/Etats-Unis/Maroc «a été l’objet d’un marchandage orchestré par l’Administration Trump», consistant à normaliser les relations entre le Maroc et l’entité sioniste en contrepartie d’une prétendue «reconnaissance» de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. «Ils ne peuvent pas le nier. Cela a été un marchandage», a-t-il dénoncé, relevant que le Royaume chérifien n’était plus en mesure d’adopter des positions proches de la Palestine.
«Quand on a suivi les déclarations faites par les responsables marocains, dont leurs représentants à Addis-Abeba, ils étaient gênés (et) ne pouvaient pas s’opposer», a-t-il indiqué, ajoutant: «Quand on jette des fleurs (à l’entité sioniste), en lui souhaitant la bienvenue partout, cela veut dire qu’on demande aux Palestiniens de régler leurs problèmes à part».